Nice-Matin (Cannes)

Monaco : et si Jardim : « On a eu besoin de mettre de la rage »

Encore menée au score à la 69e minute, l’ASM a trouvé les ressources pour renverser Dijon (2-1) et reprendre son avance en tête de la L1. Quel suspense

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Coincé entre la double confrontat­ion face au Borussia Dortmund, le match de Dijon – dans le calme de 21 heures – n’avait pas vocation à déchaîner les foules. Pourtant, il fallait vraiment s’imposer pour garder une distance de sécurité sur les deux poursuivan­ts (Paris-SG et Nice) qui, eux, continuent de garder en point de mire l’ASM semaine après semaine. Contrairem­ent au club de la Principaut­é, les deux “dauphins” n’ont plus l’Europe au menu. C’est donc un vrai tour de force réalisé par les Monégasque­s, emmenés par un grand Falcao, qui ont su renverser un match mal embarqué après l’ouverture du score de Dijon peu de temps avant la mi-temps. A la 69e minute, avant que les visiteurs ne commettent une faute sur Lemar alors qu’il n’y avait aucun danger, on se demandait comment Monaco allait se sortir de ce bourbier. Et puis Falcao a rappelé pourquoi le club de la Principaut­é a misé 60 plaques sur lui en 2013. Un coup franc qui trouve la barre puis le dos de Reynet et permet à Dirar d’égaliser. Dix minutes plus tard, même endroit, même résultat. Seul le scénario change puisque le “tigre” griffe en solitaire. Une lucarne Leonardo Jardim (entraîneur de Monaco) : « Ce n’est pas facile de jouer tous les trois jours, surtout en fin de saison. On le savait, on n’a pas été surpris par la tournure du match. On doit toujours faire de la gestion tout en gardant un rythme. C’est plus facile de n’avoir qu’un seul match par semaine, peut-être qu’on aurait gagné - en ne jouant qu’une seule fois par semaine. On a eu besoin de mettre de la rage, de faire jouer tout le monde. J’ai fait jouer les joueurs que j’estimais capable de faire la différence. Les changement­s à la pause étaient dictés par le scénario de la première période. J’avais besoin de plus d’agressivit­é sur le couloir droit, d’où le recul de Dirar après la mi-temps. Je n’avais plus besoin de deux milieux défensifs en seconde période donc je fais rentrer Falcao à la place de Bakayoko pour apporter du monde dans la surface. Falcao nous a donné de l’efficacité, ce qui nous qui permet à l’ASM de poursuivre sa quête du titre de champion de France. Une semaine après Angers, Monaco a de nouveau été bousculé en championna­t par une équipe de la seconde partie de tableau. Une fois de plus, Falcao offre les trois points – si ce n’est plus – à l’ASM. « C’est une individual­ité marquante » avoue Olivier Dall’Oglio le coach dijonnais, dans une forme d’hommage. Trois points qui peuvent tout changer car ils envoient un message très clair aux Parisiens et manquait en première période. Avec la Ligue des champions, on va toujours être sur ce genre de scénario en Ligue  mais on va toujours jouer à fond, que ce soit le championna­t et la Ligue des champions ». Niçois : les Monégasque­s ne lâcheront rien malgré la Ligue des champions. Oui, on a changé de braquet par rapport aux sorties de 2016, quand Monaco giflait tout le monde et carburait à plus de trois buts par match.

e match de la saison…

Il faut dire qu’avec déjà 53 matches au compteur, les moteurs commencent à surchauffe­r. Monaco doit donc gérer son effectif largement éreinté par l’accumulati­on des matches tout en gardant une efficacité Tiémoué Bakayoko : « On revient de loin. La fatigue de Dortmund s’est fait sentir. On a été en difficulté. La rentrée de Falcao nous a fait du bien et cette victoire va compter. Il faut s’accrocher et continuer à gagner. Même quand c’est compliqué on s’en sort, on s’est fait bouger mais on a su revenir. La chance du champion ? Je ne sais pas. On n’a jamais lâché l’affaire surtout ».

Valère Germain : « On revient de loin, on gagne à l’arrachée sans faire un grand match. On est très heureux ce soir. On a peut-être péché mentalemen­t après le déplacemen­t compliqué à Dortmund. On est toujours là, on connaissai­t les résultats de Nice et Paris on savait à quoi s’en tenir ».

Bernardo Silva : « C’est difficile de jouer tous les trois jours. On a beaucoup de pression, Paris gagne tout, Nice aussi. On a besoin de maximale pour prendre des points. Hier, il a sans doute fallu puiser un peu plus dans les réserves pour s’employer mais une victoire comme celle-ci renforce l’unité d’un groupe. Il y a d’abord eu cette première période disputée sur un faux rythme et faussement maîtrisée (50% de possession et neuf corners, tous gâchés). A tel point que l’ouverture du score dijonnaise semblait presque logique après deux sérieux avertissem­ents (Sammaritan­o et Diony). Pas certain que lancer Falcao à l’heure gagner tous les matches. C’est une semaine très éprouvante nerveuseme­nt mais quand on gagne c’est plus facile d’avancer et de se projeter sur le match suivant ».

Olivier Dall’Oglio (entraîneur de Dijon) : « On avait bon espoir de faire quelque chose, surtout après notre première période. On savait qu’on allait souffrir en seconde période. On a joué contre l’une des meilleures équipes d’Europe, ils étaient un peu fatigués avec l’accumulati­on des matches. On est déçu mais j’étais venu ici pour voir mon équipe autrement après Bastia. Je suis fier de mes joueurs et j’ai beaucoup aimé la réaction de mon groupe. On prend des coupsfranc­s exceptionn­els même si les fautes qui les amènent ne sont pas flagrantes. Il faudra vérifier les distances d’ailleurs, on était à  mètres du tireur. La prochaine fois on sera dans notre but ». de jeu et passer à trois pointes était prévu mais dès la 60e, tous les joyaux offensifs de la Principaut­é étaient de sortie, autant dire que l’heure était grave. Un titre se gagne sur la régularité mais il peut se perdre à tout moment. Hier était l’un de ces moments. Finalement Dijon a reculé, incapable d’encaisser les vagues et l’égalisatio­n de Dirar a tout changé dans les esprits. On saura mercredi soir si cette débauche d’énergie contre Dijon sera préjudicia­ble sur la scène européenne mais il reste quatre jours jusqu’à la réception de Dortmund pour bien récupérer. Et quand on gagne, surtout avec un tel scénario, on récupère plus rapidement. Quoi qu’il en soit, cette victoire restera celle de Radamel Falcao. En se montrant décisif sur deux coupsfranc­s en 10 minutes dans un match aussi important, le Colombien a confirmé qu’il appartenai­t à la race des plus grands. Ceux qui changent le cours d’un match sur une action. Un geste. Ceux qui changent, aussi, le cours d’une saison. Ce matin, du haut de ses 18 buts en Ligue 1, Falcao porte l’ASM en haut de la Ligue 1. Dire qu’il y a un an, il moisissait à l’infirmerie de Chelsea. On est au-delà de la résurrecti­on avec ce garçon. C’en est presque divin…

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Une scène de joie qui en dit long : Monaco s’est fait peur hier soir.
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Textes : Photos : Cyril DODERGNY Mathieu FAURE

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