Nice-Matin (Cannes)

Dddddd Après la guerre Ça manque de flair Delphine et Yvan, match retour Au top !

- C. C. PHILIPPE DUPUY PH. D. PH. D.

D’Emmanuel Courcol (France). Avec Romain Duris, Céline Sallette, Grégory Gadebois Durée :  h . Genre : drame historique. Notre avis : ★★★ 1923. Georges (Romain Duris), héros de 14 fuyant son passé, mène depuis quatre ans une vie nomade et aventureus­e en Afrique lorsqu’il décide de rentrer en France. Il y retrouve sa mère et son frère Marcel (Gregory Gadebois), De Lasse Hallström Avec Britt Robertson, K.J. Apa, John Ortiz. Durée :  h . Genre : comédie familiale. Notre avis : ★ En 1962, Ethan, 8 ans (Bryce Gheisar), recueille un chiot nommé Bailey. Au fil des années, des liens très forts se nouent entre eux... Jusqu’au jour où, le désormais adolescent (K.J. Apa) doit se résoudre à laisser partir Bailey, âgé et malade. Et si le départ de l’animal n’était en fait qu’un commenceme­nt ? Réincarné tour à tour en berger allemand, invalide de guerre muré dans le silence. Peinant à retrouver une place dans cet après-guerre où la vie a continué sans lui, il fait la rencontre d’Hélène (Céline Sallette), professeur de langue des signes avec laquelle il noue une relation tourmentée… golden retriever ou labrador, passant de chien de sauvetage à la destinée sereine d’un petit animal de compagnie, Bailey va se découvrir, existence après existence, un but : retrouver son premier maître coûte que coûte. Selon le dicton, les chats ont sept vies, mais apparemmen­t, les chiens aussi ! Que ce soit dans Le Teckel de Todd Solondz ou donc chez Lasse Hallström, nos amis aboyeurs changent de pelage à foison et passent de maître en maître avec plus ou moins de réussite. Et autant le ton irrévérenc­ieux du cinéaste indépendan­t américain débouchait sur un pur délice filmique, autant chez son confrère suédois, l’exercice est peu subtil. Taillé pour le public familial, mais formaté, Mes vies de chien (qui n’a aucun rapport avec Ma vie de chien, qu’il signait en 1985) cumulent trop de stéréotype­s. Le parcours est balisé, tout comme le propos sur le sens de la vie, le fameux « il faut profiter du temps présent »… rabâché par la voix off du toutou, quand elle ne surligne pas ce qui se déroule sur l’écran. Peu percutant, ce faux feel-good movie, se trouve néanmoins un intérêt dans le final, lorsqu’il ose enfin s’attarder sur l’humain, en montrant un Dennis Quaid rongé par la vie, enfermé dans sa demeure isolée, ne s’étant jamais remis d’un événement marquant de sa jeunesse. Mais heureuseme­nt, ce cher Bailey sera là, une fois encore… Et la musique sirupeuse aussi. Acteur passé à la réalisatio­n, Emmanuel Courcol signe avec Cessez-le-feu un drame historique ambitieux, d’une belle facture classique. Céline Sallette et Romain Duris y forment un couple de cinéma particuliè­rement crédible, sans sucre ajouté. La première n’a pas eu à forcer sa nature et son jeu rigoureux fait merveille. Le second a plus dû travailler son physique et sa posture, pour incarner cet homme bien éduqué, que la guerre et les aventures africaines ont rendu dur et cassant. La partie africaine du récit est très réussie, en partie grâce aux magnifique­s images de Tom Stern, le chef opérateur de Clint Eastwood, dont on se réjouit qu’il travaille désormais en France. Les scènes de bataille dans les tranchées de la guerre de 14 sont aussi très impression­nantes, avec un plan séquence particuliè­rement audacieux. Beaucoup de qualités donc pour un premier film, dont l’unique défaut est justement de trop vouloir bien faire et d’embrasser trop de sujets à la fois (les traumas de la guerre, la reconstruc­tion économique, l’évolution des rapports hommes femmes...). On suivra donc avec intérêt la suite de la carrière d’Emmanuel Courcol réalisateu­r. De Dominique Farrugia (France). Avec Gilles Lellouche, Louise Bourgoin, Manu Payet. Durée :  h . Genre : comédie. Notre avis : ★★ Delphine (Louise Bourgoin) et Yvan (Gilles Lellouche) divorcent. Alors que sa situation financière ne lui permet pas de retrouver un logement, Yvan se rappelle qu’il détient 20 % de la maison de son ex-femme. Il revient alors vivre chez Delphine, dans ses 20 %. Les deux ex vont découvrir les joies de la colocation forcée… « L’économie du couple », surtout lorsqu’il se sépare, voilà un sujet qu’il est moderne ! Joachim Lafosse en a même fait un très bon film, avec Bérénice Béjo et Cedric Kahn… Dominique Farrugia s’y colle à son tour, avec un peu moins de réussite, mais avec un casting peut être plus bankable. Gilles Lellouche et (surtout) Louise Bourgoin sont excellents dans leur partition habituelle : lui, en looser hétéro beauf, elle en working girl pète-sec. Rien à redire : leurs prises de becs offrent les meilleures scènes de comédie. C’est plutôt du côté de la mise en scène que ça pêche… Par manque de pêche, justement ! Dans le genre, Papa ou maman 1 et 2 déménageai­ent autrement et le ton était nettement plus corrosif. On pouvait espérer plus de gnaque d’un ex-Nul. Dominique Farrugia, dont c’est le septième long-métrage, en profite pour retrouver les personnage­s de sa première comédie, Delphine 1 Yvan 0. Vingt ans après, le score est inchangé. On évite le nul, c’est déjà ça… De Kristina Grozeva, Petar Valchanov (Bulgarie). Avec Margita Gosheva, Stefan Denolyubov, Kitodar Todorov. Durée :  h . Genre : comédie burlesque. Notre avis : Tsanko (Stefan Denolyubov), pauvre et honnête cantonnier bègue, trouve un sac de billets de banque sur la voie ferrée. Plutôt que de les garder, il les rend à l’État qui, en signe de reconnaiss­ance, organise une cérémonie en son honneur. On lui offre même une montre… qui ne fonctionne pas. Dès lors, Tsanko n’a qu’une obsession : récupérer sa vieille tocante de famille qu’on ne lui a pas rendue. Commence alors une lutte absurde avec le ministère des Transports et son service de relations publiques mené par la redoutable Julia Staikova (Margita Gosheva). Le cinéma d’Europe de l’Est n’en finit plus de nous réjouir par son humour, ses qualités de mise en scène et sa critique de la société. Après les Roumains Mungiu, Puiu et Porumboiu, voici les Bulgares Kristina Grozeva et Petar Valchanov. Ils cosignent cette farce burlesque hilarante, dans laquelle le pouvoir et les médias en prennent pour leur grade. Bien fait !

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Navet Médiocre Moyen Bon Excellent Chef-d’oeuvre

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