Disparition de Ligonnès en : la piste effacée
Six ans après, le mystère reste entier. Le tueur présumé semble avoir attiré les enquêteurs à Roquebrune-sur-Argens. À l’inverse, il a pris soin de rendre son passage à La Seyne plus discret
L’affaire de la « tuerie de Nantes » éclatait dans la matinée du 21 avril 2011. Et rebondissait le soir même dans l’est-Var. Ce jourlà, cinq corps étaient mis au jour au domicile de la famille Dupont de Ligonnès. Quelques heures plus tard, la voiture de Xavier Dupont de Ligonnès (XDDL) était repérée à mille kilomètres de la maison de l’horreur, sur le parking d’un hôtel bon marché, à Roquebrune-sur-Argens. Le père de famille avait quitté les lieux le 15 avril.
La police orientée dans l’est-Var
Les recherches (et l’attention médiatique) se sont alors concentrées sur l’estVar dans une débauche de moyens : plongeurs, hélicoptère, CRS de haute montagne, spéléologues… Même le juge d’instruction nantais chargé de l’affaire a fait le déplacement dans la vallée de l’Argens. Les enquêteurs de la PJ de Toulon ont, quant à eux, dû crapahuter des heures pour entendre l’ermite du Rocher de Roquebrune. En parallèle, la police a rapidement retracé le parcours du tueur présumé. Nantes, La Rochelle, Blagnac, Avignon… Roquebrune-sur-Argens. Cinq jours de route. Les enquêteurs ont buté sur l’avant-dernière étape. Il faudra trois mois pour détecter le détour effectué par XDDL par La Seyne, le 13 avril. Pour cette étape jugée importante mais inexpliquée, le quinquagénaire a pris des précautions pour laisser un minimum de trace. Une discrétion qui tranche avec son ostensible «réapparition », le lendemain, dans l’est-Var. Dès septembre 2011, des enquêteurs ont le sentiment d’avoir été manipulés, sans pour autant être en mesure
d’écarter la piste d’un suicide «caché». Six ans plus tard, l’enquête reste au point mort et renvoie inlassablement à la case varoise.