Nice-Matin (Cannes)

SIGNÉ ROSELYNE

La semaine de Roselyne Bachelot

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L’assaut taliban contre une base militaire du nord de l’Afghanista­n, pourtant puissammen­t gardée, à l’heure de la prière vendredi, a fait plus d’une centaine de morts et blessés selon des bilans encore disputés et interroge sur d’éventuelle­s complicité­s internes. Au lendemain de l’assaut meurtrier contre la base près de la ville de Mazar-èCharif, des dizaines de familles étaient regroupées samedi à distance de l’entrée d’où sortaient progressiv­ement les cercueils des victimes, leur nom écrit sur le drapeau afghan qui les recouvre.

Plus de  soldats tués dans l’attaque

« Il y a trois mois j’ai envoyé mon fils à l’armée, je ne l’ai pas vu depuis. Et aujourd’hui, ils me rendent sa dépouille », confie un père à l’Agence France Presse (AFP). Le ministère de la Défense s’en tient à un bilan « de plus de 100 soldats tués et blessés ». Mais un commandant joint dans le camp du 209e Corps d’armée l’a estimé à « 150 tués et des dizaines de blessés » ,au terme d’un assaut perpétré par dix assaillant­s lourdement armés pendant plus de cinq heures. Si ce bilan était confirmé, il ferait de cette attaque l’une des plus meurtrière­s jamais perpétrées en Afghanista­n, contre des civils ou des militaires. L’assaut a commencé en début d’après-midi, à l’heure de la prière du vendredi. « Ils étaient dix , raconte le commandant au sein de la base, sous couvert d’anonymat. Ils sont arrivés à bord de Humvee et de camions de l’armée afghane vêtus d’uniformes militaires. C’était l’heure de la prière dans la mosquée de la base. [ce qui explique que les victimes étaient désarmées] Deux assaillant­s se sont fait exploser à l’intérieur. Les autres, équipés d’armes lourdes et légères, ont ouvert le feu », explique l’officier. L’AFP a rencontré les blessés à l’hôpital civil de Mazar. Parmi eux, Mohammad Qurban, un militaire de 19 ans : « Quand je suis sorti de la mosquée, trois gars en uniformes tiraient sur tout le monde : ils avaient installé une mitrailleu­se sur un véhicule militaire ». Pour lui, « c’est évident, ils avaient des infiltrés dans la base, sinon comment auraient-ils pu entrer ? ».

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(Photo AFP) Les forces de sécurité afghanes arrivant sur le site de l’attaque vendredi.

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