Guyane : un accord à milliards d’euros met fin au mouvement social
Cinq semaines après le début du mouvement, et à la veille du premier tour de l’élection présidentielle (le scrutin a démarré, hier, en outre-mer), « l’accord de Guyane » a été signé vendredi aprèsmidi par le collectif « Pou la Gwiyann dékolé », les quatre parlementaires guyanais, les présidents de la collectivité territoriale de Guyane et de l’association des maires et par le préfet au nom du gouvernement. Dans cet accord, sont actées « des mesures qui serviront d’amorçage pour le développement du territoire sur des bases nouvelles […] et qui repositionneront la Guyane sur une trajectoire d’égalité réelle avec le reste du territoire national […]. Les réponses apportées par l’Etat [n’ayant] jamais été à la hauteur des difficultés singulières et réelles que la Guyane connaît ». « L’exceptionnelle croissance démographique, l’immensité de son territoire et les ressources naturelles dont elle dispose commandent de penser son développement en des termes différents, innovants », précise le document.
Cazeneuve lâche du lest
L’accord confirme « le plan d’urgence » acté en conseil des ministres le 5 avril à hauteur de 1,86 milliard d’euros. Dont 250 M€ pour construire cinq lycées et dix collèges en cinq ans, 300 M€ pour une quatre-voies et le doublement d’un pont, 212 M€ en faveur de la Collectivité territoriale de Guyane, la construction d’une cité judiciaire à Cayenne et d’une prison à Saint-Laurent-du-Maroni, des renforts de policiers et gendarmes. Point délicat de la négociation, les 2,1 milliards d’euros de mesures supplémentaires revendiqués par la Guyane : à ce sujet, l’Etat « s’engage à ce que ces mesures fassent sans délai l’objet d’un examen prioritaire […] pour programmer un plan additionnel d’investissement et de fonctionnement ». Une demande qui avait pourtant été jugée « irréaliste » par Matignon au début des discussions. Le collectif a aussi obtenu la garantie qu’il n’y aurait aucune poursuite envers « les signataires de l’accord ».