Christophe Castaner: « Continuer à rassembler »
Après une soirée à écumer les plateaux télé, Christophe Castaner, porte-parole du candidat Emmanuel Macron, participait hier au « jour d’après », destiné à caler de la campagne pour le second tour. Campagne qu’il aborde serein, mais prudent.
Comment abordez-vous cet entre-deux-tours ?
Avec la satisfaction du résultat, d’avoir su convaincre une part de l’électorat. Et surtout, nous avons la démonstration que le FN n’est pas le premier parti de France.
Comment convaincre un électorat plus large ?
Il faut continuer à rassembler. La force d’Emmanuel Macron, c’est de rassembler des femmes et des hommes de tous horizons, du monde politique, du monde économique, etc. Dans ce second tour, nous pouvons rassembler plus largement encore que celles et ceux qui nous avaient rejoint pour préparer une gouvernance avec de nombreuses personnalités qui doivent trouver leur place avec nous pour insuffler le renouveau. On en a besoin, parce que rien n’est fait pour le second tour.
Tout le monde donne pourtant Macron gagnant…
J’ai l’expérience des régionales, où Marion MaréchalLe Pen n’était pas donnée gagnante, où on me conseillait même de maintenir ma liste. Si je l’avais fait, elle serait présidente de la région Paca, donc je sais d’expérience que rien n’est jamais joué. Le vote de colère –degensquine se retrouvaient pas dans l’offre politique, y compris dans celle d’Emmanuel Macron – qui s’est traduit dans cette élection ne lui est pas acquis pour l’instant. J’en appelle à la vigilance de chacun, si on ne veut pas se réveiller avec la gueule de bois dans jours.
Quelle stratégie adopter dans la perspective des législatives, qualifiées déjà de « e tour de la présidentielle » ?
Déjà, ce que l’on note, c’est que Les Républicains et le Parti socialiste sont dans leur bon vieux système… Une fois une élection perdue, ils se projettent dans la suivante. Je crois qu’il faut tourner la page de ce système-là et faire en sorte que si Emmanuel Macron est élu Président, il dispose d’une véritable majorité politique.
Les Républicains en sont déjà à envisager une cohabitation…
Je crois que les Français sont cohérents. Ils donneront une majorité à Emmanuel Macron pour légiférer et pas pour l’immobiliser. On sait bien que la cohabitation serait l’immobilisation immédiate du président nouvellement élu, ce n’est sûrement pas l’ambition des Français.
Il n’y aura pas d’alliances d’appareils ?
Non. Ni alliance d’appareils, ni négociation. Les soutiens que nous avons enregistrés dimanche soir n’ont pas été négociés, et n’ont pas vocation à interférer, modifier, le projet politique.
Que vous inspire le fait que la Bourse, lundi matin, a ouvert la séance en prenant points d’indice ?
La Bourse, c’est l’économie, et donc l’emploi. Si le monde de l’entreprise, et les petits actionnaires, considèrent qu’Emmanuel Macron c’est une bonne nouvelle pour l’emploi, je le vis plutôt mieux que d’imaginer qu’on retourne au franc ou à l’ancien franc… Je suis parfaitement à l’aise si l’économie française voit plutôt comme une bonne nouvelle la possibilité d’avoir un Président de l’emploi et du pouvoir d’achat.
Paca a majoritairement voté FN. Comment allezvous aborder votre campagne législative ?
Pour les régionales déjà, mon département avait aussi placé le FN en tête, c’est une réalité qui est inscrite en profondeur. Sur les élections personnelles, j’ai toujours réussi à avoir une équation de soutiens personnels qui ont dépassé le vote d’un jour. Donc je fais confiance aux Bas-Alpins, aux électeurs de ma circonscription pour apprécier le travail que j’ai pu conduire. Je compte parmi les députés les plus influents de France, et c’est parce que je travaille pour mon territoire et ma circonscription. C’est aussi sur cela que je demande à être évalué au moment du vote.