Nice-Matin (Cannes)

L’exécutif et le Parti socialiste appellent à voter Macron

Unanimité au sein du bureau national. François Hollande a mis en garde contre les dangers pour la France d’une victoire du FN. Le gouverneme­nt appelle « au rassemblem­ent de tous les républicai­ns »

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Les socialiste­s en ordre de bataille. Dès dimanche soir, le candidat de La Belle Alliance populaire Benoît Hamon, ainsi que plusieurs ténors du parti, avaient appelé sans ambiguïté à voter pour Emmanuel Macron. Et hier, c’est tout le parti – où ce qu’il en reste – qui lui a emboîté le pas. Le Premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, avait ouvert le bal le matin, en condamnant sur Twitter la position de Jean-Luc Mélenchon : «J’ai du respect pour tous

(1) les votes de gauche et Mélenchon, mais ne pas appeler à battre Marine Le Pen est une faute, et intenable quand on est de gauche. »

Un tract à  millions d’exemplaire­s

Peu avant 13 heures, c’est ensuite le parti lui-même, à l’issue d’une réunion de son bureau national, qui se positionna­it. « Nous appelons à battre l’extrême droite, Marine Le Pen, et donc nous appelons à voter Macron. Cette prise de position a été unanime au sein du bureau national du PS et c’est suffisamme­nt rare pour que ce soit souligné » ,adéclaré Jean-Christophe Cambadélis. «C’est aux socialiste­s de s’engager dans la bataille», a-t-il poursuivi, précisant qu’«un tract à 4millions d’exemplaire­s est en train d’être sorti ». A 16 heures, c’est François Hollande qui a pris le relais. Dans une allocution télévisée en direct de l’Élysée, le président de la République a jugé que «la présence de l’extrême droite fait une nouvelle fois courir un risque pour notre pays» et que «face à un tel risque il n’est pas possible de se taire, pas davantage de se réfugier dans l’indifféren­ce ». «La mobilisati­on s’impose mais également la clarté des choix. Pour ma part, je voterai Emmanuel Macron», a indiqué le chef de l’État, estimant que ce dernier est «aujourd’hui celui qui défend les valeurs qui permettent le rassemblem­ent des Français dans cette période si particuliè­re, si grave que connaît le monde, l’Europe et la France. » Et d’évoquer, en cas d’une victoire de l’extrême droite, les conséquenc­es sur l’économie – «des milliers d’emplois qui seraient supprimés », une hausse des prix des produits importés et donc «le pouvoir d’achat des Français [...] directemen­t amputé» –, les relations internatio­nales – «l’isolement de la France» de manière générale, mais aussi «la rupture avec l’Union européenne » –, et en matière de sécurité – « face à la menace terroriste, [...] l’extrême droite diviserait profondéme­nt la France».

Cazeneuve pour mener la bataille des législativ­es ?

Dans le même temps, quelque 25 membres du gouverneme­nt se réunissaie­nt à Matignon autour du Premier ministre, Bernard Cazeneuve. Au terme de deux heures de discussion­s, ce dernier a annoncé un soutien «sans conditions» du gouverneme­nt à Emmanuel Macron et a appelé « au rassemblem­ent de tous les républicai­ns» afin de faire battre Marine Le Pen. Voilà pour les préoccupat­ions immédiates pour le second tour de la présidenti­elle. Mais au PS comme ailleurs – et sans doute plus qu’ailleurs, après la gifle historique que vient de subir le parti –, tous les regards sont désormais braqués sur les législativ­es. Et sur le risque d’une nouvelle division profonde, entre ceux qui préfèrent un rapprochem­ent avec Emmanuel Macron et ceux plus favorables à un rapprochem­ent avec Jean-Luc Mélenchon. Avec, en arrière-plan, la crainte qu’une stratégie indépendan­te entraîne une déroute parlementa­ire du niveau de celle de 1993, annus horribilis du PS aux législativ­es. Voire la disparitio­n quasi pure et simple du parti. Un sujet, donc, longuement abordé à Matignon, selon des participan­ts à la réunion. D’autant que Bernard Cazeneuve, qui ne brigue pas luimême un nouveau mandat, a déjà dit sa disponibil­ité. Après plusieurs appels en ce sens de la part de cadres socialiste, il a reçu hier un nouveau soutien de la part de Stéphane Le Foll, porte-parole du gouverneme­nt et fidèle parmi les fidèles de François Hollande.

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(Photo AFP) « La mobilisati­on s’impose mais aussi la clarté des choix », a déclaré le chef de l’Etat dans une allocution télévisée.
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