Emmanuel Macron plébiscité «par défaut» à Valbonne
Le calme, après le grand chambardement… Au lendemain du premier tour de la Présidentielle, Valbonne a retrouvé sa quiétude. Parties de pétanque sur l’avenue Louis-Raybaud, à l’ombre des platanes, café en terrasse place des Arcades, touristes en balade dans le vieux village. Un lundi comme un autre. Enfin, presque… La commune est, en effet, l’une des cinq du département – et la plus importante en nombre d’habitants, avec ses 13000 âmes – qui a placé Emmanuel Macron en « tête de liste » dimanche, au moment de se rendre aux urnes. Avec 27,85 % des voix, le candidat d’En marche ! adevancé François Fillon (22,55 %), Marine Le Pen (17,98 %) et Jean-Luc Mélenchon (17,94 %) suivant dans un mouchoir de poche. D’accord, le maire PS, Christophe Etoré – qui n’a souhaité parrainer personne – avait indiqué qu’il allait voter Macron au 1er tour. Oui, Yannick Marziniak, adjoint en charge de la sécurité et de la prévention des risques, est référent des Jeunes avec Macron pour l’ouest du département. Et n’exclut pas, d’ailleurs, de postuler à la candidature pour les législatives de la 7e circonscription. Quant à l’emblématique sénateur socialiste et ex-maire Marc Daunis, il avait, pour sa part, fait part de sa « loyauté » envers son parti et appelé à voter pour Benoît Hamon. Le résultat n’en demeure pas moins surprenant, dans une commune où, il y a cinq ans, Nicolas Sarkozy était largement sorti en tête du premier tour (32,39 % contre 25,33 % pour François Hollande).
« J’ai voté pour Fillon mais ravie qu’il ait perdu »
« C’est très bien ! » s’exclame une dame à propos de la percée Macron, sans prendre le temps de s’arrêter. On n’en saura pas plus… De passage dans la rue Saint-Bernardin, Béatrice est, elle, plus loquace : « Je voulais voter Fillon mais les affaires m’ont amené à me reporter vers Macron » lâchet-elle, sans ambages. Sa « coéquipière » de promenade, Framboise, coupe : «Et bien pas moi… C’est tout le monde pareil. En tout cas, ce résultat, ce n’est pas folichon. Mais on n’a pas vraiment le choix… » Béatrice reprend : « Je pense que Macron apporte certaines nouveautés, une volonté politique différente. Mais c’est un peu l’espoir qui parle… » Dans une élection «pas comme les autres, qui n’a jamais été si difficile», elle nuance, visiblement gênée par « la démagogie et les amalgames » de Marine Le Pen : « Il a aussi été un peu parachuté pour faire barrage… » Afin de pallier à l’érosion des grands partis, «il était un peu prévisible que les gens se rabattent sur lui. » D’ailleurs, pour Albert, croisé quelques mètres plus loin, «ce résultat local [Benoît Hamon est arrivé en cinquième position, avec 6,23 % des voix, ndlr] confirme la tendance nationale de cette faillite. » À la sortie d’un commerce, place de la Vignasse, AnneMarie, se revendiquant « pure et dure de droite » va même plus loin : « Fillon m’a tellement déçue. J’ai quand même voté pour lui, parce que mes convictions sont de ce côté, mais je suis ravie qu’il ait perdu ! On va peutêtre le payer mais c’est bien fait… » Avant d’avouer, dans l’optique du second tour, un « penchant pour Le Pen ». Dans l’attente de connaître « les consignes de vote de Jean-Luc Mélenchon, s’il en donne », Béatrice conclut : « En tout cas, dans quinze jours, il faut y aller. » Aux urnes, citoyens !