Fillon en tête partout sauf à La Roquette
Mouans-Sartoux : le FN à la troisième place !
Malgré une municipalité ancrée à gauche depuis plusieurs décennies, les électeurs mouansois ont encore le coeur qui penche à droite pour ce premier tour de la présidentielle. Mais beaucoup plus légèrement qu’en 2012… Car si François Fillon arrive en tête avec 27,52 %, le candidat Les Républicains perd dix points par rapport au score de Sarkozy en 2012. Il rafle tout de même sept des dix bureaux de la commune, suivi – de loin – par Emmanuel Macron à 22,90 %. C’est l’originalité du vote mouansois par rapport aux communes voisines : le Front national n’arrive qu’à la troisième place, à 20,88 %, même si Marine Le Pen grignote trois points de plus qu’il y a cinq ans et remporte un bureau. Pour le second tour, sans surprise, Marie-Louise Gourdon, adjointe municipale et conseillère départementale, appelle tous ses concitoyens à faire le choix de Macron. « Notre attachement à la République, à la liberté, à la fraternité nous engage à refuser l’extrême droite synonyme d’un désastre pour notre pays et l’Europe». Le maire, Pierre Aschieri, l’a avoué hier : il votera « Macron, avec des
réserves et une attente ».
Belle performance pour le quatrième homme, Jean-Luc Mélenchon qui double ses bulletins, passant de 7,94 % en 2012 à 16,02 %. À 5,06 %, (un point de plus que le résultat départemental), c’est la gifle pour le socialiste Benoît Hamon, talonné – de près – par Dupont-Aignan à 4,53 %. Élevée, la mobilisation est toutefois à la baisse : les électeurs mouansois, champions du bassin cannois en 2012 avec un taux de participation de 84,27 % ont été 81,18 % (soit 6942 votants) à se déplacer dimanche.
La Roquette-sur-Siagne : un électeur sur trois a voté FN
Vague Bleu Marine sur La Roquette qui, contrairement à sa voisine Mouans-Sartoux, a plébiscité le FN à 31,18 %, Marine Le Pen gagnant trois des six bureaux de vote. C’est six points de plus qu’en 2012 et c’est plus de 3 points de plus que le score frontiste départemental. La droite traditionnelle résiste. François Fillon moissonne 28,91 %, mais c’est dix points de moins que Sarkozy en 2012 (39,18 %). Dix points derrière, Macron plafonne à 18,26 %. Surprenant sur cette commune, Dupont-Aignan (4,75 %) dépasse Hamon (3,22 %) ! Derrière Mélenchon tout de même (11,63 %).
Mandelieu-La Napoule : Fillon points derrière Sarkozy en
Henri Leroy, maire de MandelieuLa Napoule, préfère se concentrer sur les aspects positifs de ce premier tour : avec 81,43 % de participation, sa commune fait toujours partie des bons élèves du département (83 % en 2012) et il s’en réjouit, dans un communiqué diffusé dimanche soir, dans lequel il félicite les Mandolociens pour leur civisme et tous ceux qui ont participé à l’organisation du scrutin. Mais ce n’est qu’en deux lignes à la fin du texte qu’il « salue la victoire à Mandelieu-La Napoule de François Fillon qui, avec 34,25 % des suffrages exprimés, arrive très nettement en tête ». Sobre. Car si cette victoire est incontestable et guère surprenante dans ce bastion Les Républicains, on notera tout de même que François Fillon rend plus de 11 points à Nicolas Sarkozy qui, en 2012, y avait engrangé 45,35 % des voix. Et avait fait le grand chelem dans les 20 bureaux, ce qui est loin d’être le cas de François Fillon, qui laisse la place de leader à Marine Le Pen dans 9 d’entre eux. Même s’il dépasse les 50 % de suffrages dans deux bureaux. La candidate du FN, quant à elle, progresse nettement par rapport à la précédente présidentielle : elle est le choix de 29,83 % des électeurs contre 23,22 il y a cinq ans. Elle atteint même 41 % à Marie-Curie 1, où Fillon fait son pire résultat (17,69 %). Emmanuel Macron quant à lui remporte une petite 3e place avec 16,52 %. Moins bien qu’au niveau départemental, donc, son meilleur score étant de 20,3 %. A noter enfin le résultat surprise de Jean-Luc Mélenchon qui obtient 10,44 % sur l’ensemble de la commune mais fait une poussée à 22,37 % à la salle Olympie, où il distance non seulement Emmanuel Macron mais aussi François Fillon et finit en 2e position derrière Marine Le Pen. Comprenne qui peut ! Henri Leroy, pour sa part, ne donne pas de consigne ou de conseils de vote aux Mandolociens. « Ils n’ont besoin de personne pour leur dicter leur choix ! La démocratie, c’est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple,
souligne-t-il. Poursuivant, déjà dans la perspective du mois de juin : « Mon engagement reste
fidèle à ma famille politique, les Républicains. Je mettrai toute mon énergie et ma détermination pour préserver le rassemblement de la droite républicaine. Les élections législatives commencent aujourd’hui. La victoire est indispensable pour le redressement de la France ».
Mougins : Les Républicains dans bureaux sur
Peu de chances que cela remonte le moral à François Fillon, reconduit… prestement, dès le 1er tour, vers une sortie… sans issue. Mais force est de constater que cette débâcle nationale des Républicains (LR) tranche radicalement avec les « scores » obtenus à Mougins, village historiquement ancré à droite. Depuis la présidence de Jacques Chirac ! Pour s’en convaincre, un bref tour d’horizon du scrutin dans le bassin cannois suffit : avec 36,80 % des voix, Fillon caracole en tête à Mougins, devant la candidate FN (24,08 %). Si c’est moins qu'à Théoule, c’est mieux qu’à Cannes et Mandelieu-La Napoule (+2 points) et nettement plus favorable qu’au Cannet-Rocheville (presque 7 points de mieux) ! Pour autant, en 2012, au 1er tour Nicolas Sarkozy disposait déjà d’une bien meilleure avance, avec un matelas de plus de 10 points (47,57 %). Réveil néanmoins difficile, hier matin, pour nombre des 78,73 % de Mouginois qui, comme leur 1er édile Richard Galy, s’étaient rendu la veille aux urnes. Un maire qui ne cache ni sa grande déception ni sa décision pour le second tour. Surtout quand le FN arrive 2e avec 24,08 % et gagne 5 point par rapport à 2012. «C’est un terrible constat d’échec. Même si, sur ma commune, F. Fillon l’emporte dans 13 des 16 bureaux ; seulement deux bureaux
[St-Martin 1 et L’Olivier] sont favorables à Marine Le Pen, un à Emmanuel Macron [Mougins-le-Haut 2] qui totalise 19,25 % », fait remarquer Richard Galy. Il faut croire que, comme moi, les Mouginois ont été capables de voir dans la proposition LR un programme équilibré. Au niveau national, les Français ont sans doute été aveuglés par des candidats qui leur promettent monts et merveilles, des salaires plus importants, etc. »
Sans la moindre hésitation, Richard Galy votera le 7 mai pour le leader d’EM ! Mais son bulletin ne sera pas pour autant un blanc-seing : « C’est avant tout pour faire barrage aux extrémistes. Je n’ai aucune confiance dans les populistes, révolutionnaires pour le retrait de l’Europe. J’espère juste que Macron, qui a été très fin en se positionnant en outsider face à un PS qui a complètement explosé [2,86 % pour Benoît Hamon à Mougins] saura être le président de
tout le monde ; qu’il n’aura pas le même comportement que celui qui a été le sien en tant que ministre de gauche. Son programme paraît alléchant. Mais comment va-t-il financer tout ça ? Il manque 20 milliards d’euros ! »
Et c’est là qu’interviennent la préparation des législatives et la solution « idéaliste » de Richard Galy. «La préséance de la droite à l’Assemblée nationale. Une cohabitation avec, à Matignon, un Premier Ministre de droite, un homme d’expérience avec une capacité de budgétisation d’une politique de sécurité et de désendettement ! Oublions le dogmatisme pour plus de pragmatisme à la tête du pays. » Jean-Luc Mélenchon, avec 10,31 % est largement en retrait par rapport à sa jolie perf’ dans le reste du département (14,96 %) Nicolas Dupont-Aignan, avec un très honorable 4,66 % explose son résultat de 2012 (1,93 %), sans pour autant parvenir à atteindre la cruciale barre des 5 %.
Théoule-sur-Mer toujours très bleue
À Théoule, on est bleu, résolument. Bleu Républicains, traditionnellement. Un peu plus Bleu Marine au fil des ans, pourtant. En portant leurs suffrages à 38,2 % sur François Fillon, dimanche, les 997 Théouliens qui ont exprimé un choix (sur 1014 votants), n’ont pas failli à la tradition, plaçant le candidat LR largement en tête des deux bureaux de la plus petite commune du bassin cannois (381 voix). Mais cela ne doit pas empêcher de constater une réelle poussée du Front National, même en ces terres où le désespoir social ne sévit guère. Avec 29,19 % des voix, soit 291 bulletins à son nom dans les urnes, Marine Le Pen fait nettement mieux qu’en 2012 où elle plafonnait à 23 %. Tout cela ne laisse guère de place aux autres candidats : Emmanuel Macron a séduit 145 électeurs théouliens (14,54 %), soit 5 points de moins que la moyenne départementale. Quant à Jean-Luc Mélenchon, les Théouliens ne lui ont concédé qu’un petit 8,73 % (87 voix). On n’oubliera pas Benoit Hamon qui, avec 27 suffrages (2,71 %) risque pourtant de ne pas laisser un souvenir impérissable