Un quai de mètres à Toulon, pour quoi faire ?
Toulon-Provence-Méditerranée a bouclé le plan de financement pour la réalisation de cet ouvrage qui doit permettre d’accueillir les plus gros paquebots du monde de l’autre côté de la rade
Quel est le projet ?
L’objectif est de créer dans le port de Toulon un nouveau quai de mètres de long et de mètres de large. L’ouvrage serait parallèle au quai existant, donc orienté sudouest/nord-est.
◗ Pourquoi un quai supplémentaire ?
Il s’agit de donner à la rade la capacité d’accompagner l’essor du secteur des croisières, selon Robert Cavanna, vice-président de la communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM) en charge des ports. « Nos installations sont très utilisées, et certains navires doivent parfois mouiller dans la rade. Nous sommes passées de à escales. Actuellement, navires sont en construction. La moitié sera utilisée pour des croisières en Méditerranée. »
Le nombre d’escales n’est-il pas en baisse, cette année ?
En effet, au vu du contexte terroriste, des compagnies américaines ont relocalisé leurs navires sur d’autres zones, réduisant, de fait, le nombre d’escales prévues dans la rade. « C’est conjoncturel », estime Robert Cavanna, qui reste confiant quant à l’essor du secteur sur le moyen terme.
◗ Pourquoi un quai si grand ?
Actuellement, le plus grand quai de la rade se trouve à La Seyne. Le « môle d’armement » mesure mètres de long. « Mais là-bas, le tirant d’eau ne peut excéder mètres, ce qui ne permet pas l’accueil des très grosses unités », rappelle Rémy CassanBarnel, directeur général des services de l’autorité portuaire. Le futur quai proposera mètres de tirant d’eau. Il sera ainsi en mesure d’accueillir tous les navires de croisière.
◗ Un quai en coeur de ville, un atout ?
« À part à La Spezia, il y a peu de destinations qui proposent un quai aussi proche du coeur de ville », indique Rémy CassanBarnel. Une situation à mètres du centre doit encourager les passagers à visiter la ville et y dépenser de l’argent. Ce qui n’est pourtant pas toujours le cas : selon les escales, à % des croisiéristes préfèrent profiter des animations à bord plutôt que de poser le pied à terre.
... ou un inconvénient?
L’arrivée « d’immeubles flottants », à deux pas de vraies tours, comme le Drakkar ou la Goélette, risque de faire “tousser” quelques riverains. Outre l’intrusion de navires de mètres de haut dans le paysage (l’équivalent de étages), la question de la qualité de l’air alerte les riverains. L’autorité portuaire tente de rassurer en rappelant qu’en de nouvelles normes entreront en vigueur, obligeant les compagnies à utiliser des carburants contenant moins de soufre.
◗ Ce projet avait déjà été présenté en . Pourquoi ce retard ?
C’est sur le financement que les choses ont traîné. “Oublié” du Contrat de plan Etat-Région, ce projet a été rajouté après les élections régionales. Ainsi, la Région financera à hauteur de millions d’euros, le Département du Var millions et TPM millions.
Quelles étapes désormais ?
L’autorité portuaire a confié à un groupement unique la conception et la réalisation du quai. Un groupement de six entreprises a été retenu (). Il s’agit désormais de finaliser les études et d’obtenir une autorisation de travaux des services de l’État. Une enquête publique sera menée. TPM espère boucler celle-ci à l’été . Suivraient alors à mois de travaux pour une mise en service du quai fin .
1. EMCC, Tournaud, GTM, Campenon, Arcadis, Artelia. Le mandataire est EMCC, filiale du groupe Vinci.