RALLYCROSS Raymond fait le grand écart
Faute d’avoir pu pousser les portes du World RX, le jeune Varois, champion RX Lites 2016, rempile à l’étage inférieur... en menant deux programmes de front en Europe et aux États-Unis
Dans un monde idéal, où seuls le coup de volant et le poids des semelles de plomb entreraient en ligne de compte, il aurait déjà pris l’ascenseur pour aller défier les cadors du championnat du monde de rallycross, Sebastien Loeb, Petter Solberg, Mattias Ekström, Ken Block et compagnie... Couronné meilleur espoir de la discipline l’an dernier en décrochant la RX Lites Cup, Cyril Raymond pouvait légitimement envisager d’accéder au top niveau. Un projet différé, hélas pour lui.
Top départ ce weekend à Memphis
« Ce n’est pas faute d’avoir tapé aux portes », confie le Raphaëlois de 23 ans ayant gravi les échelons à toute vitesse depuis son premier titre de champion de France (Junior) obtenu en 2013. « Le World RX constituait un prolongement logique. Les contacts se sont multipliés mais aucun n’a abouti. Bien sûr, on m’a formulé quelques propositions. Des offres financièrement inaccessibles. Au minimum, pour un programme complet, il faut prévoir une enveloppe de 800000 euros. En ce qui me concerne, le salut ne peut venir que d’un constructeur qui déciderait de miser sur moi. Voilà, aujourd’hui, peutêtre que je manque encore d’expérience ou de maturité. » Le baptême du feu en Supercar accompli à bord d’une Ford Fiesta WRX lors de l’avant-dernière manche 2016, à Estering (Allemagne), est donc resté sans suite. S’il a regardé de loin les deux premières étapes de la nouvelle saison disputées en Espagne et au Portugal, le champion RX Lites ne va pas ronger son frein dans les mois à venir. Celuici doit même mettre les bouchées doubles. « Début mars, l’écurie Olsbergs MSE m’a proposé de poursuivre l’expérience entamée ensemble l’an dernier en menant de front deux programmes. D’une part, je vais rempiler dans la même catégorie rebaptisée RX2. Le calendrier comprend sept échéances : cinq en Europe, dont la France, à Lohéac, une au Canada et la finale inédite en Afrique du Sud, sur un circuit situé près du Cap que j’ai eu la chance de découvrir récemment. Et en parallèle, je disputerai le GRC Lites aux États-Unis, un championnat réunissant les meilleurs espoirs américains qui s’affrontent avec les mêmes voitures 4x4 de 300 chevaux. » Lui qui n’avait jamais mis les pieds chez l’oncle Sam s’apprête donc à faire un drôle de grand écart au-dessus de l’Atlantique. Des allers et retours quasi incessants entre printemps et automne. Top départ hier, direction Memphis où les trois coups vont retentir ce week-end.
Des challenges sans précédents à réussir
« Il s’agit vraiment d’un saut dans l’inconnu », souligne l’ambassadeur de l’ASA Circuit Paul-Ricard pressé de décoller. « Moins populaire que la NASCAR ou l’IndyCar, naturellement, le rallycross monte aussi en puissance làbas. Il paraît que les circuits sont plus rapides, avec des sauts plus hauts et plus longs. L’asphalte prédomine, la terre est différente. A moi de savoir m’adapter rapidement. » De Memphis à Los Angeles via Louisville, Thompson, Ottawa, Indianapolis - sur le site des mythiques 500 Miles, s’il vous plaît! -, Atlantic City et Seattle, le « Frenchie » va explorer une autre planète. « Malgré tous ces nouveaux paramètres à assimiler, j’espère pouvoir signer quelques coups d’éclats assez tôt en m’appuyant sur l’expertise du team Olsbergs MSE déjà bien implanté aux USA. Si ça se passe bien, il y aura peutêtre l’opportunité d’accéder à la catégorie reine, le Red Bull Global Rallycross au sein duquel sont engagés officiellement des constructeurs tels que Volkswagen, Honda, Ford et Subaru. » En attendant de taquiner un jour les rois de la glisse, quels qu’ils soient, Cyril Raymond veut à nouveau marquer les esprits. Pourquoi pas en réussissant l’un ou l’autre des challenges sans précédent qui se profilent droit devant ? « Décrocher deux fois de suite le titre mondial RX2, personne ne l’a jamais fait. Tout comme coiffer deux couronnes simultanément, en Europe et aux États-Unis... » Allez, chiche !