Nice-Matin (Cannes)

Les oeuvres de Bellini mises en vente à Paris

Connu pour ses affiches Belle Epoque et ses perlées, Emmanuel Bellini a marqué l’esprit des Cannois. Ses oeuvres seront mises en vente demain à Paris

- KATHLEEN JUNION

Affiches, huiles sur toile, aquarelles, dessins, Emmanuel Bellini a peint sur tous les supports et utilisé toutes les techniques. Il en a même inventé une : la peinture perlée. Une technique née, comme toutes les bonnes idées, par hasard. « Quand il a acheté la chapelle Bellini en 1953 pour en faire son atelier, il restait des statuettes en bois, il avait pris pour habitude d’essuyer son pinceau dessus et un jour, il s’est dit pourquoi ne pas faire la même chose sur une toile» , raconte sa fille, Lucette Bellini. Architecte de formation, Emmanuel Bellini aimait le mouvement et la couleur. « Même ses natures mortes sont en mouvement», explique Pierre-Guilhem Métayer, le commissair­e-priseur chargé de la vente qui se déroulera demain à Paris et sur internet. Une vente difficile pour la fille unique de l’artiste. «C’est compliqué aujourd’hui le marché de l’art, il est loin le temps où les gens entraient dans la chapelle Bellini et repartaien­t avec une toile sous le bras. Aujourd’hui, il faut aller chercher le client », confie-t-elle.

Jamais sûr de rien

À 80 ans, Lucette Bellini se voit donc dans l’obligation de se séparer des oeuvres de son père. « Mais je continue d’écrire sur lui et de faire visiter la chapelle Bellini (qu’elle a léguée à la Ville en 2009, NDLR) », explique-t-elle. Elle qui a peint au côté de son père pendant 32 ans privilégie aujourd’hui l’écriture. Comme pour laisser une trace, un souvenir… Des souvenirs avec son père, elle en a à la pelle. « Je me souviens quand les gens ne pouvaient pas payer, mon père leur offrait des peintures, il était généreux et très modeste », rembobine-t-elle. Et d’ajouter : « À chaque fois qu’il avait terminé une oeuvre, il était angoissé, il se demandait si ça allait plaire, même deux mois avant sa mort, en 1989, c’était encore comme ça. » L’artiste cannois aimait peindre la Belle Époque. « Il a peint Cannes, Monaco, Nice… Il était tellement passionné par cette période qu’il a peint des villes comme Vichy et Nantes à la Belle Époque alors qu’il les a visitées dans les années 80», raconte le commissair­e-priseur, passionné par l’artiste. Demain, il mettra en vente plus de 200 oeuvres de l’artiste coloriste. Des oeuvres à tous les prix, de 100 euros le dessin à 1200 euros la toile. « Mais ça vaut bien plus, ne serait-ce que par la technique qu’il a inventée ! », s’exclame Pierre-Guilhem Métayer. Emmanuel Bellini aimait peindre, recevoir mais avant tout, il aimait transmettr­e sa passion. Aujourd’hui, c’est sa fille Lucette qui perpétue la tradition au sein du musée-chapelle. Avec cette vente, elle espère toucher des amateurs d’art à travers le monde. Nul doute que cela aurait plu à son père.

Vente aux enchères, demain, à partir de 14 h, 7, rue Rossini, 75009 Paris. Et sur internet : drouotlive.com Toutes les infos sur www.metayer-auction Chapelle Bellini, avenue de Vallauris. Ouvert du lundi au vendredi de 14 h à 17 h. Tél : 04. 93. 38. 61. 80.

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(Photo K.J.) Lucette Bellini pose devant l’une des oeuvres de son père utilisant la technique de peinture perlée dans le musée- chapelle de Bellini, avenue de Vallauris.
 ?? (Photos DR) ?? Le Suquet, huile sur toile avec la technique perlée. Estimation / euros.
(Photos DR) Le Suquet, huile sur toile avec la technique perlée. Estimation / euros.
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Affiche. Estimation / euros.

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