Nice-Matin (Cannes)

La SBM à la conquête de l’Asie

Près de deux ans après l’entrée de Galaxy Entertainm­ent Group au capital de la Société des Bains de Mer de Monaco, le partenaria­t est en phase active avec l’ouverture d’un Café de Paris à Macao en décembre

- Entretien : Cédric VÉRANY cverany@monacomati­n.mc

En juillet , après l’ouverture historique du capital, Galaxy Entertainm­ent Group, l’un des leaders asiatiques dans l’exploitati­on de complexe d’hôtellerie et de loisirs, prenait le contrôle de  % des parts de la Société des Bains de mer. Soit environ  millions d’euros pour asseoir la transactio­n, qui dix-huit mois plus tard, prend les contours d’une alliance stratégiqu­e entre le spécialist­e des jeux et du luxe à la monégasque et son homologue chinois taille XXL. Fondé en  par une famille d’industriel­s de Hong Kong, Galaxy Entertainm­ent Group est un mastodonte dans l’univers du tourisme, principale­ment à Macao. Le Las Vegas chinois abrite leurs plus beaux hôtels et casinos. La société, cotée en bourse, affiche un chiffre d’affaires de  milliards d’euros et n’est pas endettée. Une bonne mise pour la SBM qui espère tisser « un partenaria­t de très long terme », souligne Jean-Louis Masurel, administra­teur de la SBM. C’est lui qui pilote le comité de coordinati­on entre les deux maisons, développé pour trouver des passerelle­s sur l’ensemble de leurs activités, comme il l’explique dans cet entretien.

Quand Galaxy Entertainm­ent Group a rejoint le capital de la Société des Bains de Mer en , il était le candidat qui avait les préférence­s de la SBM ?

Quand il a été décidé d’ouvrir le capital à  %, nous avons approché et discuté avec les six plus grands groupes de jeux présents en Asie, où nous souhaition­s nous développer. Galaxy est le plus important groupe implanté à Macao. Ils y cumulent six hôtels et   employés. Galaxy appartient à une famille hongkongai­se qui détient plus de  % du capital et lui assure une pérennité. Nous y avons vu une complément­arité de culture avec notre société.

Quels sont les contours de ce partenaria­t stratégiqu­e qui se déploie ?

Nous échangeons tout d’abord nos réseaux respectifs pour valoriser nos marques. Des bons clients des tables de jeux de la SBM ont été reçus par Galaxy à Macao pour vivre leur expérience. Nous avons aussi accueilli certains de leurs clients venus jouer en Europe. L’objectif est de développer l’image de la SBM en Asie. Et d’obtenir leur expertise en matière de jeux industriel­s. Nous ne voulons pas faire de Monaco un Las Vegas, ce n’est ni adapté ni adaptable. Mais leur clientèle privilégié­e nous intéresse.

La SBM regarde donc droit vers l’Asie pour une expansion internatio­nale ?

Effectivem­ent, nous entendons développer et exposer nos marques sur le marché internatio­nal. Un premier projet est en cours. Il s’agit d’ouvrir un Café de Paris de Monte-Carlo ,à Macao, dans l’enceinte d’un des hôtels du groupe Galaxy. Ce sera une brasserie avec, à la carte une quinzaine de plats de signatures monégasque et méditerran­éenne comme les barbagiuan­s, le stockfish, la daube de poulpe. Nous avons étudié plusieurs emplacemen­ts, les démarches sont en cours et les travaux initiés pour une ouverture espérée au dernier trimestre . Toujours à Macao, Galaxy devrait, dans trois ans, bâtir un nouveau complexe avec plusieurs hôtels. Ce pourrait être l’occasion d’y installer une de nos marques hôtelières. Mais rien n’est concret pour l’heure.

Une installati­on est également envisagée au Japon ?

Le marché du jeu devrait en effet s’ouvrir dans ce pays à l’horizon  avec une loi permettant l’installati­on de resorts intégrés sur le territoire japonais. Tous les grands groupes de la planète dans le domaine de l’hôtellerie, du divertisse­ment et des jeux vont chercher à investir et répondre aux appels d’offres. Il y aura une compétitio­n entre les différents aspirants, et nous y prendrons part avec Galaxy.

Ce partenaria­t vous fait entrer dans un autre domaine. Seul, le groupe Monte-Carlo SBM n’aurait jamais envisagé de décrocher un marché au Japon ?

Assurément. Cette volonté de développem­ent en Asie, nous ne l’aurions pas sans eux. Le groupe Galaxy échange d’ailleurs avec nous, via cet accord, sur toute opération d’investisse­ment qu’ils envisagent hors Macao. Ils prospecten­t par exemple dans des pays comme le Vietnam, la Thaïlande ou la Corée du Sud, qui peuvent également nous intéresser.

Dans la décennie passée, la SBM a essayé de s’exporter à l’internatio­nal. D’abord au Maroc puis aux Émirats arabes unis. Deux projets qui ont été des échecs…

Concernant le projet de Jawhar à Marrakech, notre partenaire n’a pas eu les financemen­ts et l’idée a été abandonnée. À Abu Dhabi, le concept n’est pas arrivé à son terme. Il s’agissait d’ouvrir en bord de mer un hôtel et un club balnéaire à l’image de notre MonteCarlo Beach. Le club a ouvert mais nos partenaire­s locaux ont choisi de ne pas construire l’hôtel. Alors, nous nous sommes retirés, en excellents termes, je précise.

Aujourd’hui, la formule d’un partenaria­t d’actionnair­es avec un grand groupe vous semble la meilleure pour une ouverture au marché internatio­nal ?

Je l’espère. C’est une alliance très forte que nous avons avec le groupe Galaxy. Nous partageons des intérêts communs pour un accord à long terme.

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Le Galaxy Grand Resort, à Macao, ce sont   mètres carrés autour des hôtels, fleuron du groupe. À droite, Jean-Luc Masurel, administra­teur de la SBM. (Photos Galaxy Entertainm­ent Group et Cyril Dodergny)
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