Nice-Matin (Cannes)

«Produire au plus près et consommer sur place»

- Comment garantir que cela favorise la création d’emplois ?

Vous voulez maintenir le CICE() en le fusionnant avec des allégement­s de charges. Je veux aussi le réorienter vers les TPE - PME et sur les ETI (entreprise­s de taille intermédia­ire). C’est parce que le CICE a été capté par les grands groupes qu’il n’a pas favorisé la création d’emplois ! Or les grands groupes n’ont pas besoin d’être aidés. Et ils n’ont jamais eu le souhait d’embaucher. Je crois que les TPE-PME sont les murs porteurs de l’économie du pays et ont vraiment besoin d’être aidés. Je pense aussi évidemment aux indépendan­ts dont il faut supprimer le régime social et appliquer une amnistie sur les arriérés du RSI. Si les

Que répondez-vous à ceux qui jugent un éventuel « Frexit », et la sortie de l’euro comme synonyme de déflation, de baisse de salaires, d’atteinte au pouvoir d’achat des ménages ?

Mais enfin… Pourquoi envisagera­is-je cette solution si elle n’apportait pas un bénéfice considérab­le non seulement à nos entreprise­s, à notre économie; mais également aux ménages et à l’épargne des Français ? Cette monnaie est morte. Son décès déjà acté. Et des prix Nobel qui aujourd’hui, ne veulent pas que murs porteurs se voient attributai­res de cette baisse massive de charges, alors ils embauchero­nt. Il faut aussi faire un effort sur la fiscalité des TPE - PME, avec la création de taux intermédia­ires.

Les mesures que vous défendez ne risquent-elles pas de faire « fuir » les grandes entreprise­s françaises dont l’économie a quand même besoin ?

Pourquoi fuiraient-elles? Est-ce que les États-Unis qui appliquent un protection­nisme intelligen­t voient fuir leurs entreprise­s ? Non au contraire. Lorsque l’on associe le protection­nisme et le patriotism­e économique, eh bien, en réalité, on crée les conditions du retour des grands groupes. Aux États-Unis, à partir Marine Le Pen utilisent leurs travaux, le disent… Qu’est-ce qu’on fait ? On attend que cela explose ou on est raisonnabl­e et on se met autour du table pour envisager les conditions dans lesquelles tout cela peut être coordonné, concerté. C’est cela l’enjeu. La fin de l’euro est inévitable, autant préparer cela avec nos partenaire­s européens. A l’issue de ces négociatio­ns, je me tournerai vers les Français en leur demandant s’ils estiment que c’est suffisant ou pas. Qu’il y a t-il de plus sage que de procéder ainsi ? du moment où Donald Trump a annoncé mettre en oeuvre cette politique protection­niste, toute une série de grandes entreprise­s ont annoncé leur souhait de relocalisa­tion. Et elles reviennent car elles sont protégées de la concurrenc­e internatio­nale déloyale. Et c’est aussi cela que recherchen­t nos entreprise­s. Les grands groupes n’ont rien à craindre de moi, mais qu’ils sachent que je considère qu’ils n’ont pas besoin d’aide financière alors que leurs résultats sont très bons. Clairement et je l’assume : je veux faire des TPE et des PME la priorité de mon action économique. Que se passe-t-il si ce référendum ne vous donne pas quitus ? Les Français se disent très attachés à l’Europe… Ce sera un autre débat. Je vous assure qu’il aura lieu. Souvenezvo­us que deux mois avant le référendum sur la consitutit­on européenne,  % des Français étaient pour. Après le débat sur la question,  % des Français étaient contre. Je veux réintrodui­re la politique décisionna­ire et surtout, rendre la parole au peuple. C’est le peuple qui doit décider sur des choix extrêmemen­t engageants.

Etes-vous favorable à la filière nucléaire ?

La filière nucléaire est pour l’heure, très peu chère à la production. Et elle est incontourn­able car aujourd’hui nous n’avons pas la possibilit­é de remplacer l’énergie nucléaire à bas coût en énergies renouvelab­les (hors solaire). Il nous faut notamment investir dans la recherche, notamment en revalorisa­nt le budget public de  % en la matière. Il faut aussi un état stratège, pour créer une filière hydrogène par exemple. Et puis, il y a aussi le modèle économique qu’il faut remettre en cause. Je crois que la démarche écologique doit être de produire au plus près et consommer sur place. On ne peut pas défendre une idée écologique en soutenant le libre échange mondial.

C’est pour cela que vous souhaitez transforme­r la PAC (politique agricole commune, mesure de l’union européenne Ndlr) en PAF (politique agricole française)?

Je pense surtout que c’est notre argent qui, ensuite, nous est redistribu­é par l’Europe et que l’Etat français est plus à même, en accord avec les interprofe­ssions, de pouvoir déterminer les critères d’attributio­n de ces subvention­s, en maintenant leur montant global, voire en l’augmentant.

Cette mesure n’est pas réalisable en l’état de l’engagement de la France dans l’Union européenne ?

C’est bien pour cela que je souhaite négocier ! Le périmètre de notre coopératio­n avec les pays européens, c’est à nous de le déterminer. Par exemple: je n’ai pas envie que l’Union européenne détermine la politique d’immigratio­n de la France, je suis en revanche favorable à un grand plan de coopératio­n scientifiq­ue. Tout cela se discute, encore une fois dans l’intérêt des Français.

Quelles mesures pour développer la filière bio ?

Ce que je ne veux pas, c’est monter les agriculteu­rs les uns contre les autres. Il faut continuer à permettre au bio de se développer, mais il y a aussi un marché pour le non bio. Je pense que vouloir les mettre en concurrenc­e n’est pas une bonne idée. Il faut leur permettre un développem­ent parallèle et harmonieux.

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