Nice-Matin (Cannes)

Scène  : Barbara Hendricks ovationnée par le public

- ISABELLE VARITTO

Il y a des moments d’une intensité rare où l’on touche à la beauté partagée qui, soudain, résonne par la magie d’une voix hors du commun. Le concert de Barbara Hendricks, jeudi soir, à la salle Scène 55, était de ceux-là. Pas étonnant que la chanteuse soit une des artistes les plus aimées au monde. « Blues Everywhere I Go» est un voyage intemporel aux sources du jazz, là où coulent les larmes du désespoir et résonnent les cris de détresse des esclaves noirs. C’est aussi une recherche de ses propres racines pour cette magnifique artiste américano-suédoise, qui naquit en Arkansas, et dont le père disait du blues que c’était « la musique du diable ».

Les chants pour les droits civiques

La grande cantatrice qui a ajouté le blues à son répertoire «ilya22ans» , a redonné vie, et de quelle manière, aux chants affligés des anciens esclaves en but dans les années 1920/1930, à la difficulté de vivre dans un système de ségrégatio­n raciale. Et, dans une deuxième partie, « aux chansons très importante­s qui marquèrent le combat pour les droits civiques dans les années 60 ». Avec ses compères musiciens, Max Schultz et Mathias Algotsson, elle a ranimé la tristesse de Dinks Blues ou Cross road blues de Robert Johnson, et de Strange Fruit, Down in Mississipp­i, I wish I knew how it would be to be free, de Nina Simone. Dans un excellent français, elle a remercié la salle debout qui l’ovationnai­t, avant de rebondir sur son dernier morceau : « Marcher sur les chemins de la liberté, pour la solidarité, pour l’égalité, c’est notre devoir à tous. »

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(Photo Patrice Lapoirie) Barbara Hendricks a établi avec le public un rapport d’espoir et de fraternité.

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