Aubade au maire : pluie de muguet et de légèreté
Pour un jour chômé, il y avait, hier matin aux abords et dans les couloirs de l’hôtel de ville, une curieuse activité. Une véritable fourmilière, surtout devant et dans le bureau du maire où le service du protocole et les agents de police municipale tentaient de contenir une assemblée pressante venue les bras chargés de bouquets de fleurs et de brins de muguet annonciateurs d’une espérance de bonheur partagé. Et c’est justement une Espérance incarnée par la fanfare éponyme de Cannes qui attendait le premier magistrat de la ville pour lui faire son aubade. Là, en costume traditionnel, danseurs, musiciens et représentants des associations de l’académie provençale de Cannes, et de l’académie Dou Miejou ont assuré un très sonore et joyeux spectacle. À commencer par la danse du « pas grec », qui était jadis interprétée par et pour les marins sur leurs bateaux. Une chorégraphie suivie par unsolo de galoubet et tambourin. L’inimitable chef et président de l’Espérance Georget Daumas a ensuite donné la mesure à ses musiciens après avoir rappelé qu’il avait emprunté la tradition du muguet offert au 1er magistrat de la ville aux maraîchers des halles parisiennes. Une délégation du marché Forville avait d’ailleurs fait le déplacement pour offrir à son tour une grande corbeille de fruits. Le maire, ravi que cette tradition perdure à Cannes depuis près de 48 ans, n’a pas manqué de saluer ses invités tout en précisant que « Cannes est un village qui ne se recroqueville pas sur luimême, composé d’une population fière d’être française et provençale à la fois. Cannes est une ville tournée vers la Méditerranée et vers le monde ». David Lisnard a insisté enfin sur l’importance de «ne pas vivre dans une identité fossilisée ni refuser une appartenance à un groupe, concluant sur l’idée que « la culture transcende les origines ».