AUTO Puppo flanche, Deplanche file
Parti dans le décor dimanche matin alors que la victoire lui tendait les bras, Anthony Puppo a laissé le champ libre à Fabien Deplanche, ravi de saisir l’aubaine pour ouvrir son palmarès
LE e tournant numéro 1 du 21e Rallye National de L’Escarène? Sur les pentes du col de Turini et nulle part ailleurs! Encore une fois, dimanche matin, la montagne sacrée du sport automobile a enfilé sa tenue de juge de paix pour chambouler la hiérarchie. Et contredire tous les pronostics. Alors qu’on le pensait parti pour prolonger sa démonstration magistrale, après une première étape dominée haut la main la veille, Anthony Puppo s’est pris les pieds dans le tapis sur le vertigineux toboggan dévalant jusqu’à La Bollène (ES 4). Badaboum! Pourtant nanti d’une marge d’avance confortable (1’13’’5), le leader échappé a ainsi payé cash un petit péché de gourmandise. Il aura suffi d’une corde mordue trop goulûment. Telle une boule de flipper, la Skoda Fabia R5 rebondissait ensuite entre rocher et muret, puis finissait sa violente embardée en équilibre précaire au bord du ravin. Si l’infortuné Varois et son copilote Jérémy Cenci s’en sont sortis fort heureusement sans la moindre égratignure, ce coup d’arrêt, qui met fin à une impressionnante série de 9 podiums consécutifs en Coupe de France - dont 6 victoires -, jette une ombre sur leur participation au prochain Rallye d’Antibes (12-14 mai), vu l’état de la carosserie.
Devant deux amis
« Comme Anthony n’est pas un habitué des sorties de route, j’ai été surpris de le voir échoué dans le décor », racontait plus tard Fabien Deplanche. « Ils étaient indemnes, hors de la voiture, alors on a poursuivi notre effort. » Deuxième course au volant d’une Ford Fiesta R5, première victoire « scratch » pour le Monégasque de 36 ans, ravi de réaliser l’un de ses voeux les plus chers au terme d’un parcours sans faute ni pépin. « Ça fait longtemps qu’on attend, qu’on se bat pour toucher ce Graal. Là, je suis d’autant plus content en voyant mes amis Romain (Haut Labourdette, 2e à 38’’1, ndlr) et Elio (Cortese, 3e à 52’’5) partager le podium avec nous. » Aujourd’hui, nul doute que celui-ci ne regrette pas d’être monté en gamme cet hiver. « Par rapport à la 207 Super 2000 de l’an dernier, la Fiesta R5 se situe un cran au dessus en performance pure. Mais, bon, il faut s’habituer à son mode d’emploi très différent. Pour l’instant, je ne peux pas dire que je l’exploite correctement. Ce serait prétentieux. En fait, je commence juste à la connaître un peu... »