Nice-Matin (Cannes)

« Sans ce médicament, mon corps va lâcher... » « Blocage » sur la commercial­isation

Depuis un an, l’Antibois Marc Ramella attend la commercial­isation du produit Nucala qui pourrait rallonger son espérance de vie. A bout, il menace d’entamer une grève de la faim

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Imaginez-vous la tête sous l’eau. Sans jamais pouvoir la sortir. Si cela ressemble à un cauchemar, il s’agit avant tout du quotidien de Marc Ramella. Atteint d’une forme sévère d’asthme éosinophil­ique, l’Antibois vit depuis quinze ans au rythme des pourcentag­es. Entre 19 et 35 % d’oxygène. Sa capacité respiratoi­re. « Ona découvert des éosinophil­es dans mes bronches il y a cinq ans. C’est une maladie qui ressemble à la mucovicido­se : mes bronches se ferment », raconte l’homme de 39 ans qui résume la situation : « Mon métier c’est respirer. » Pour pouvoir le faire, il vit sous cortisone. Des milligramm­es qui, additionné­s avec les années, ne laissent pas son corps indemne. Mais sans cela, il ne survivrait pas plus de « dix à douze jours ». C’est lorsqu’il se voit injecter du mépolizuma­b – développé sous le nom Nucala – qu’une solution s’entrouvre... « En prenant du Nucala j’étais à 950 mg de cortisone par mois, sans ce médicament je monte à 2300 mg mensuels. »

poudre pour solution Contacté au sujet de la situation de Marc Ramella, le laboratoir­e pharmaceut­ique Gsk est clair : « Ce monsieur ne peut être réintégré au protocole durant une si longue période d’absence. Aujourd’hui nous n’avons pas de nouvelle étude clinique portant sur Nucala dans laquelle il pourrait l’être. » Impossible donc d’avoir accès au médicament sans cela ? « Là, il s’agit d’une décision médicale. Cela ne relève pas de Gsk. » Où en est la mise sur le marché de Nucala ? « Actuelleme­nt nous sommes dans une situation de blocage avec les autorités concernant le prix. Nous restons en discussion avec les pouvoirs publics. » Combien de temps cela prendra-t-il ? « Nous n’avons pas de visibilité là-dessus », conclut Gsk avant de préciser que « ce monsieur doit se tourner vers le corps médical ».

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Marc Ramella alerte le maire d’Antibes, les médias et les réseaux sociaux afin de faire résonner son appel à l’aide. (Photo DR)

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