VOLLEY-BALL Laurent Tillie : « Je manquais de temps »
Vingt-quatre heures après son départ du RC Cannes, le coach des Bleus détaille les raisons de l’échec de cette première expérience dans le volley féminin
Depuis que son départ du Racing Club de Cannes a été entériné par le président Agostino Pesce, Laurent Tillie se dit soulagé. Une libération à l’amiable qui va permettre à l’ex-entraîneur des Cannoises de reprendre la direction des Bleus de France l’esprit libre.
Laurent, revenons d’abord sur ce qui vous a motivé à prendre la direction du RC Cannes...
C’était un challenge très relevé. De ceux que l’on ne refuse pas, surtout à Cannes, ma ville sportive de coeur. J’étais plein d’enthousiasme. J’avais à la fois une certaine curiosité et beaucoup d’ambition pour ce club.
Avec un peu plus de recul, où cela a-t-il péché ?
Comme je découvrais un autre univers avec le volley féminin, j’ai vécu une période d’adaptation que je qualifierais de flottante. Avec les aides de Yan (Fang) et Vica (Ravva), j’ai d’abord essayé de comprendre et de m’adapter à un nouveau système. Je n’avais pas de repères et je ne savais pas où mettre le curseur, notamment pour connaître le seuil de la douleur pour les blessées ou celui de l’engagement.
Qu’avez-vous fait pour trouver votre place ?
J’ai décidé d’appliquer mon système de jeu, celui où chaque joueuse était à sa place et cela a permis à certaines comme Dimitrova, Sandbothe où Gicquel de bien finir la saison.
Que vous a apporté le renfort de la RussoCubaine Calderon (joker médical), juste avant les play-offs ?
Là encore, il a fallu s’adapter car elle est arrivée au moment où nous commencions à trouver un bel équilibre collectif et je ne pouvais pas l’utiliser selon son réel potentiel. Là encore il a fallu bouleverser notre plan de jeu.
Comment qualifieriezvous le volley féminin ?
Il demande une plus longue préparation et j’ai manqué de temps. Cela dit j’ai aimé l’esprit combatif du groupe même si c’est à ce niveau que l’équipe a péché sur le match d’appui à Mulhouse. J’ai essayé de leur faire comprendre que le haut niveau
‘‘ ce n’est pas se rassurer quand on doute mais qu’au contraire ce sont des contraintes et qu’il faut aller au combat.
Pour vous, cette expérience est-elle un échec ?
Oui, c’est un échec par rapport à ce que le club m’avait demandé et pour lesquelles je m’étais engagé. Je regrette de ne pas m’être préparé à ce que ce soit aussi difficile. Je regrette mon inexpérience et de ne pas avoir imposé plus rapidement mes certitudes. De plus, nous avons connu une très forte concurrence de la part des autres clubs et je pense que le championnat sera encore plus relevé la saison prochaine.
Quand avez-vous compris que vous ne pourriez pas garder la main une deuxième saison ?
Assez vite, car je voyais arriver une impasse en raison du calendrier de l’équipe de France. Pour construire une équipe, il y a deux temps forts. Celui du recrutement qui se fait dès maintenant et ensuite celui de la mise en place des valeurs fédératrices du groupe. Et en tant que sélectionneur national, c’était impossible de jouer les deux rôles.
Justement, quelles seront vos ambitions avec les Bleus ?
C’est une année très importante car il faut évacuer la grosse déception après Rio (élimination avant les quarts de finale par le Brésil, ndlr) et entamer une reconstruction sur du long terme, jusqu’aux prochains jeux de Tokyo. Il va y avoir du changement avec les blessés, les joueurs qui arrêtent et l’incorporation des jeunes. Avec le TQCM de Lyon (du au mai) nous attaquons par une grosse poule et matchs en jours. Après on enchaîne avec la World League, une compétition de prestige où on a coeur de bien faire après nos deux dernières médailles (du juin au juillet) et enfin l’Euro (en Pologne du août au septembre) où nous avons un titre à défendre.
Avez-vous un dernier message à adresser au Racing Club de Cannes ?
Je voudrais avant tout remercier tous ceux qui m’ont aidé tout au long de cette saison et qui m’ont toujours soutenu. Je pense au Président Agostino Pesce, à Anny (Courtade), à la ville de Cannes, à Mathieu (Buravant, son adjoint), à Yan Fang et à Vica, mais aussi à tous les supporters avec qui j’ai tissé des liens très forts. Ils ont toujours été là ! Jason Lamy Chappuis, champion olympique de combiné nordique en et retraité depuis , a annoncé hier qu’il reprenait la compétition dans l’optique des JO d’hiver de Pyeongchang en . Le e ligne du Stade Français Pascal Papé, suspendu hier après son carton rouge reçu dimanche face au Racing (-), ne disputera pas la finale du Challenge européen le mai.
Pierre Berbizier a été nommé manager général de Bayonne pour les deux prochaines saisons, a annoncé hier le club basque relégué en Pro D.