Nice-Matin (Cannes)

Sclérose en plaques : traitement­s et impact environnem­ental Actu Parlons-en !

En ce mois de sensibilis­ation à la sclérose en plaques, experts et associatio­ns se mobilisent pour informer les patients et leurs proches, et les aider dans leur parcours avec la maladie

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Côté thérapeuti­que, les nouvelles sont plutôt bonnes sur le front de la Sclérose en plaques (SEP). « Deux nouveaux traitement­s sont désormais disponible­s, au bénéfice des patients atteints de formes progressiv­es de la maladie(1) et qui se sentaient jusque-là un peu laissés pour compte ; ces médicament­s permettent de ralentir l’évolution de la SEP » , se réjouit Christine Lebrun-Fresnay, responsabl­e du centre expert SEP du CHU de Nice et professeur de neurologie à l’université USTW (États-Unis). Si l’efficacité de ces traitement­s est d’autant plus grande qu’ils sont instaurés au début de la maladie, tous les patients peuvent aujourd’hui en bénéficier.

La flore intestinal­e en cause

Actualité moins réjouissan­te, la SEP continue de progresser. « La prévalence était de 60 cas pour 100 000 il y a 50 ans ; selon un rapport récent, elle aurait presque doublé depuis. » Avec un sexratio toujours plus en défaveur des femmes. « Elles sont trois fois plus souvent atteintes que les hommes alors que le ratio était jusqu’à présent de deux femmes pour un homme. » Chaque année en France, ce sont des centaines de personnes, de jeunes femmes en majorité, qui viennent grossir les rangs des malades. « La modificati­on de facteurs environnem­entaux, l’hygiène de vie pourraient participer à expliquer cette progressio­n, commente le Pr Lebrun-Fresnay. On sait par exemple que les enfants exposés au tabac pendant la vie intra-utérine ou durant les premiers temps de leur vie ont un risque accru de développer plus tard une SEP. Le tabac à l’adolescenc­e est également un facteur de risque identifié. »

Un terrain prédisposé

Autre paramètre semblant influencer la survenue de la maladie : les modificati­ons du bol alimentair­e « incluant beaucoup de graisses et de sucres, favorisant le surpoids. » Plus récemment, un autre suspect a fait aussi son entrée : le fameux microbiote (flore intestinal­e), vers lequel de nombreux doigts accusateur­s sont d’ores et déjà pointés. « En appliquant aux nourrisson­s des règles d’asepsie très sévères, comme la stérilisat­ion systématiq­ue des biberons, on favorise à l’âge adulte le développem­ent de maladies autoimmune­s », précise le Pr LebrunFres­nay. Si aucun de ces facteurs environnem­entaux ne peut à lui seul être rendu responsabl­e de la survenue d’une SEP, « cette maladie très complexe se développan­t par ailleurs sur un terrain prédisposé », mieux les caractéris­er, comprendre comment ils agissent, devrait permettre de renforcer la prévention. La Maison de la SEP, en partenaria­t avec les associatio­ns de patients, propose aux personnes ayant une sclérose en plaques (SEP) et à leurs proches de rencontrer, pendant une journée, dans un lieu convivial, les différente­s personnes impliquées dans la prise en charge de la maladie : neurologue­s, infirmière­s, psychologu­es, médecins rééducateu­rs, assistante­s sociales, sophrologu­es… Au travers de sessions plénières, de séances de questions/réponses ou d’ateliers d’activité physique, de vie pratique ou de relaxation, les malades et leurs proches devraient trouver des réponses concrètes pour améliorer leur qualité de vie et faciliter leur autonomie.

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(Photo P. B.) Cette affection neurologiq­ue auto-immune frappe le plus souvent de jeunes adultes .

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