Sclérose en plaques : traitements et impact environnemental Actu Parlons-en !
En ce mois de sensibilisation à la sclérose en plaques, experts et associations se mobilisent pour informer les patients et leurs proches, et les aider dans leur parcours avec la maladie
Côté thérapeutique, les nouvelles sont plutôt bonnes sur le front de la Sclérose en plaques (SEP). « Deux nouveaux traitements sont désormais disponibles, au bénéfice des patients atteints de formes progressives de la maladie(1) et qui se sentaient jusque-là un peu laissés pour compte ; ces médicaments permettent de ralentir l’évolution de la SEP » , se réjouit Christine Lebrun-Fresnay, responsable du centre expert SEP du CHU de Nice et professeur de neurologie à l’université USTW (États-Unis). Si l’efficacité de ces traitements est d’autant plus grande qu’ils sont instaurés au début de la maladie, tous les patients peuvent aujourd’hui en bénéficier.
La flore intestinale en cause
Actualité moins réjouissante, la SEP continue de progresser. « La prévalence était de 60 cas pour 100 000 il y a 50 ans ; selon un rapport récent, elle aurait presque doublé depuis. » Avec un sexratio toujours plus en défaveur des femmes. « Elles sont trois fois plus souvent atteintes que les hommes alors que le ratio était jusqu’à présent de deux femmes pour un homme. » Chaque année en France, ce sont des centaines de personnes, de jeunes femmes en majorité, qui viennent grossir les rangs des malades. « La modification de facteurs environnementaux, l’hygiène de vie pourraient participer à expliquer cette progression, commente le Pr Lebrun-Fresnay. On sait par exemple que les enfants exposés au tabac pendant la vie intra-utérine ou durant les premiers temps de leur vie ont un risque accru de développer plus tard une SEP. Le tabac à l’adolescence est également un facteur de risque identifié. »
Un terrain prédisposé
Autre paramètre semblant influencer la survenue de la maladie : les modifications du bol alimentaire « incluant beaucoup de graisses et de sucres, favorisant le surpoids. » Plus récemment, un autre suspect a fait aussi son entrée : le fameux microbiote (flore intestinale), vers lequel de nombreux doigts accusateurs sont d’ores et déjà pointés. « En appliquant aux nourrissons des règles d’asepsie très sévères, comme la stérilisation systématique des biberons, on favorise à l’âge adulte le développement de maladies autoimmunes », précise le Pr LebrunFresnay. Si aucun de ces facteurs environnementaux ne peut à lui seul être rendu responsable de la survenue d’une SEP, « cette maladie très complexe se développant par ailleurs sur un terrain prédisposé », mieux les caractériser, comprendre comment ils agissent, devrait permettre de renforcer la prévention. La Maison de la SEP, en partenariat avec les associations de patients, propose aux personnes ayant une sclérose en plaques (SEP) et à leurs proches de rencontrer, pendant une journée, dans un lieu convivial, les différentes personnes impliquées dans la prise en charge de la maladie : neurologues, infirmières, psychologues, médecins rééducateurs, assistantes sociales, sophrologues… Au travers de sessions plénières, de séances de questions/réponses ou d’ateliers d’activité physique, de vie pratique ou de relaxation, les malades et leurs proches devraient trouver des réponses concrètes pour améliorer leur qualité de vie et faciliter leur autonomie.