Nice-Matin (Cannes)

Valls veut rejoindre “La République en marche”

En annonçant qu’il souhaite être candidat sous les couleurs de La République en marche, l’ancien Premier ministre Manuel Valls s’est attiré une volée de bois vert

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Deux jours après l’élection d’Emmanuel Macron, le PS continue de se déchirer dans le sillage de Manuel Valls qui a annoncé, hier, briguer l’investitur­e En Marche ! pour les législativ­es. Pendant qu’Emmanuel Macron continue à répondre aux nombreux messages de félicitati­ons reçus du monde entier selon son entourage, le Parti socialiste s’est réuni, hier, pour définir ses stratégies, notamment en vue des élections législativ­es. A Solférino, siège du PS, c’était avis de tempête : avant même le début du Bureau national à 10 h 30, Manuel Valls a affirmé qu’il serait « candidat de la majorité présidenti­elle » en juin.

« Ce PS est mort ! »

« Comme j’invite d’ailleurs tous les députés sortants, les progressis­tes, ceux qui ont appelé à voter Emmanuel Macron avant le premier tour, ceux qui souhaitaie­nt sa victoire, moi je serai candidat de la majorité présidenti­elle, et souhaite m’inscrire dans ce mouvement qui est le sien, la République en marche » , a déclaré l’ancien Premier ministre sur RTL. « Ce Parti socialiste est mort, il est derrière nous » et « il doit se dépasser », a insisté M. Valls en appelant à « donner une majorité large et cohérente, sans futurs frondeurs, si vous voyez ce que je veux dire, à Emmanuel Macron pour qu’il puisse gouverner [...] J’ai éprouvé ce que pouvais être la division, elle a été fatale à ce quinquenna­t », a ajouté l’ancien Premier ministre qui a annoncé qu’il serait lui-même « candidat de la majorité présidenti­elle » aux législativ­es. « Et en plus Emmanuel Macron porte quelque chose qui paraît essentiel, c’est la recomposit­ion politique », at-il encore dit. « Il faut aller jusqu’au bout de cette recomposit­ion, ceux qui restent au milieu du gué seront emportés. » Interrogé sur l’éventualit­é de son exclusion du PS, il a répondu : «Le Parti socialiste va exclure un ancien Premier ministre, qui a toujours été loyal ? [...] Enfin ! Je vois que les vieux partis veulent exclure. Aujourd’hui ce qu’il faut c’est rassembler, pas exclure. »

« La clarificat­ion a commencé»

Une analyse que ne partage pas du tout la direction du PS. « Impossible » de conserver sa carte au PS tout en revendiqua­nt l’étiquette En Marche ! a rétorqué immédiatem­ent le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis. « La clarificat­ion a commencé », estime l’eurodéputé Guillaume Balas, membre de l’aile gauche du PS, pour qui « Manuel Valls a décidé de lui-même de quitter le Parti socialiste » Reste à savoir si M. Valls sera imité... (1) « Non @manuelvall­s je ne te suivrai pas cette fois », a tweeté Luc Carvounas, ancien lieutenant du député de l’Essonne.

Aucun passe-droit

Du côté d’En Marche!, cette annonce a été accueillie sans effusion. Car pas question d’offrir un traitement de faveur au député d’Evry, tout ancien Premier ministre qu’il soit. Le responsabl­e des investitur­es, Jean-Paul Delevoye, a insisté sur le fait que Manuel Valls devait se pl ier aux règles d’inscriptio­n comme n’importe quel autre candidat. Aucun passe-droit ne pourrait lui être ainsi accordé. Le mouvement, prochainem­ent rebaptisé La République en marche, doit dévoiler, avant demain midi, le nom des 577 candidats investis pour les législativ­es et une postulante avait déjà été retenue dans la circonscri­ption de M. Valls, a prévenu, hier, Jean-Paul Delevoye. « Si M. Valls décide de proposer [sa candidatur­e, ndlr], nous aurons à choisir si nous maintenons cette candidate ou pas », a-t-il précisé. 1. On sait que le député de l’Essonne, Malek Boutih, a déjà sollicité l’investitur­e du mouvement d’Emmanuel Macron. Encore faut-il, tout comme pour Manuel Valls, qu’on veuille de lui...

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