Nice-Matin (Cannes)

Pas de miracle pour Monaco à Turin

Encore battu par la Juventus Turin (1-2), Monaco échoue aux portes de la finale de la Ligue des champions mais les Mbappé, Lemar et compagnie ont pris rendez-vous

- À TURIN, MATHIEU FAURE

Difficile de leur en vouloir. Les Monégasque­s sont tombés sur plus forts qu’eux. Encore battus par la Juventus Turin (2-1) après la défaite du match aller en Principaut­é, les Asémistes pourront se dire qu’ils ont réussi là où le FC Barcelone avait échoué au tour précédent, à savoir marquer un but à Gianluigi Buffon. Alors oui, quand Kylian Mbappé – qui d’autre que lui – a trompé la légende italienne, la Juve menait 4-0 sur l’ensemble des deux matches malgré une très bonne entame de la bande à Jardim. En sortant un 3-5-2 inédit pour une demi-finale retour de Ligue des champions celui qui avait fonctionné au Parc des Princes l’an dernier (2-0, 20 mars 2016) - le technicien portugais a gêné la Vieille dame pendant un quart d’heure, le temps que la machine turinoise se réajuste. Derrière, c’était un autre match. Car il y a quelque chose d’immuable avec le club le plus titré d’Italie, ce sentiment incroyable que cette équipe est prenable, qu’elle vacille, qu’elle est dans un mauvais jour et puis la voilà qui pique une première fois, une deuxième, une troisième et qu’elle mène logiquemen­t 1à0puis2à0. Autant en 2015, l’ASM pouvait sortir frustrée de sa double confrontat­ion, autant cette fois, elle est vraiment tombée sur plus forte qu’elle. Plus forte dans la gestion des temps faibles, des temps forts, plus efficace aussi, et dans les deux surfaces.

Glik n’a pas oublié Turin...

Il y a bien eu cette fin de match un peu nerveuse, dans le sillage d’un Kamil Glik qui a bien fait comprendre au Juventus Stadium que son coeur était toujours au Torino. Le Polonais a confondu la cuisse de Gonzalo Higuain avec un paillasson et le match s’est enflammé l’espace d’un instant. Monaco avait réduit le score et la Juve avait la tête ailleurs, sans doute à Cardiff, où se jouera la finale le 3 juin prochain. Un sursaut d’orgueil. « Il faudra changer des choses pour espérer se qualifier » avait prévenu Leonardo Jardim avant le match. Le changement a eu lieu avec cette défense à trois et, à cause du forfait de dernière minute de Nabil Dirar touché durant l’échauffeme­nt, avec la titularisa­tion surprise d’un Benjamin Mendy encore un peu juste malgré des centres bien sentis. Sans un grand Danijel Subasic, très sollicité en première période, Monaco aurait même pu rentrer à la pause avec un immense déficit. Au fond, il n’y a rien de déshonoran­t à tomber, les armes à la main, contre la Juventus Turin en demi-finale de Ligue des champions quand on a commencé l’aventure européenne en juillet. Rien ne prédestina­it l’ASM à se hisser dans les quatre meilleures équipes du continent au moment d’affronter Fenerbahçe dans la chaleur d’Istanbul. C’est chose faite et il faut les féliciter pour ce parcours. Cette équipe, jeune, insouciant­e, encore parfois naïve, a un immense avenir devant elle. Peut-être pas en tant que collectif mais certains reverront le dernier carré prochainem­ent. Sur le Rocher ou ailleurs, on pense à Mbappé, Lemar, Silva, Fabinho ou Mendy. L’aventure européenne de l’ASM s’arrête là. Aux portes de la finale. C’est triste et si beau à la fois. Il faut rendre hommage à cette bande de copains qui aura joué le jeu jusqu’au bout. Mais en face, c’était une immense dame. Une machine de guerre. Une institutio­n qui dégouline le football de très haut niveau. Hier, les Monégasque­s étaient déçus. Ils y ont cru. Un peu. Et même si la semaine a mal commencé, elle peut se terminer de la plus belles des manières. Dimanche soir, sous les coups de 23 heures, Monaco peut devenir champion de France. De quoi oublier cette soirée turinoise et se rendre compte que la saison est une réussite incroyable.

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(Photo Jean-François Ottonello) Pas facile de claquer un but à Buffon...

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