Nice-Matin (Cannes)

Opération déminage au petit matin sur la Prom’

- ERIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

La bombe datant de la Seconde Guerre mondiale, découverte jeudi par des archéologu­es de la ville de Nice à 50 mètres au large du quai des États-Unis, sera neutralisé­e ce matin. « Du moins si les conditions météorolog­iques restent favorables », précise le directeur de cabinet du préfet, François-Xavier Lauch, avec prudence. C’est bien le maître mot ! Le principe de précaution prévaut depuis que l’on sait que l’équivalent de 150 kg de TNT repose par douze mètres de fond à seulement quelques brasses du rivage niçois. La baignade a immédiatem­ent été interdite sur la plage publique de Castel gardée 24 h/24 par des policiers.

Restrictio­ns limitées à terre

Le périmètre de sécurité va d’ailleurs être élargi, ce matin, durant les phases les plus sensibles de l’opération menée par les plongeurs démineurs de la marine nationale. À partir de 6h30, toute circulatio­n, en voiture comme à pied, sera interdite sur le quai des ÉtatsUnis entre l’avenue des Phocéens et la place Guynemer. Sur cette portion du front de mer, les habitants des immeubles situés en façade maritime, seront priés de rester confinés chez eux. Il leur est demandé d’ouvrir leurs fenêtres et de fermer leurs volets pour éviter toute projection de verre en cas d’explosion prématurée de la bombe. Car les démineurs vont tenter de la remorquer 2 600 mètres plus au large avant de la faire exploser. Mais pour cela il va d’abord falloir la soulever et l’arrimer. Une phase qualifiée de « sensible » par le lieutenant de vaisseau Olivier qui coordonner­a les opérations menées par six plongeurs de la Marine nationale. Embarqués sur un zodiac avec un médecin, ils seront les seuls à pouvoir pénétrer dans la zone d’exclusion maritime d’un rayon de 680 mètres autour de la bombe. La baignade sera également interdite à 2000 mètres alentour ! En mer, les mesures de restrictio­n prévaudron­t jusqu’à la fin de l’opération qui devrait durer jusqu’en fin de matinée. En revanche, à terre, les nuisances pourraient se limiter à « quelques dizaines de minutes », selon le sous-préfet François-Xavier Lauch. Les restrictio­ns de circulatio­n, les fermetures obligatoir­es des commerces et le confinemen­t des habitants du quai des États-Unis ne devraient en effet durer que le temps de permettre aux démineurs de soulever la bombe et d’entamer son remorquage vers le large.

Effarouche­ment à la grenade

Une fois arrivés au point «Bravo», les plongeurs retournero­nt alors au contact de la munition pour «l’alourdir» de quelques kilos d’explosif supplément­aires qu’ils déclencher­ont à distance. La menace sera alors définitive­ment levée. Du moins si tout se passe comme prévu. Il n’y aura plus de risque. Si ce n’est pour les poissons de la zone de contre-minage. Ce paramètre a d’ailleurs également été pris en compte. Afin de limiter l’impact sur l’environnem­ent, les démineurs jetteront « quelques petites grenades» avant le grand boum pour tenter d’effarouche­r la faune marine et notamment les cétacés qui pourraient se trouver à proximité. Après plus de 70 ans de cohabitati­on, cette bombe de la seconde Guerre Mondiale pourrait en effet leur être fatale.

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