Nice-Matin (Cannes)

ASSISES DE CHAMBÉRY

L’aide-soignante face à ses empoisonne­ments

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« Ce que j’ai fait est très terrible »: l’aide-soignante accusée d’avoir empoisonné volontaire­ment, en mélangeant des médicament­s, treize pensionnai­res d’une maison de retraite, dont dix en sont morts, a commencé, hier, à faire face à ses actes devant les assises de la Savoie. « J’ai travaillé beaucoup avec les psychiatre­s et psychologu­es pour comprendre ce qui s’est passé » ,a déclaré Ludivine Chambet. Cette jeune femme de  ans, de grande taille, cheveux longs, ne laisse passer qu’un filet de voix au timbre enfantin. « J’espère que ce procès va pouvoir faire avancer les choses et répondre aux questions des familles », ajoute-t-elle après la longue énumératio­n de ses victimes par la présidente de la cour, Isabelle Oudot. Douze jours d’audience sont prévus pour revenir sur l’ensemble des faits: l’administra­tion de cocktails de neurolepti­ques et antidépres­seurs durant un an, entre  et , à huit femmes et cinq hommes de  à  ans, résidents de l’établissem­ent d’hébergemen­t pour personnes âgées dépendante­s (Ehpad) Le Césalet, à Jacob-Bellecombe­tte (Savoie), relevant du Centre hospitalie­r de Chambéry. L’aide-soignante, décrite comme compétente et investie dans son travail, était à cette époque très affectée par le décès de sa mère, atteinte d’une leucémie aiguë, en juin . Fille unique, célibatair­e et sans enfant, Ludivine Chambet entretenai­t avec elle une relation fusionnell­e et ne supportait plus de voir des gens souffrir. « J’aimerais demander pardon aux familles, je souhaite vraiment demander pardon aux familles. Je veux vraiment demander pardon aux familles », insiste-t-elle sous les coups de boutoirs de son avocat. En détention provisoire depuis la fin de l’année , Ludivine Chambet encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict devrait être connu le  mai.

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