Nice-Matin (Cannes)

TENNIS Alizé Lim, les nerfs solides

Vainqueur de Virginie Razzano, hier au terme d’un match marathon en trois sets, la Parisienne a démontré qu’elle pouvait aussi faire preuve de sang-froid

- FLORENT CAFFERY

Plus de 2h30 sur le grill du court central (2h36 précisémen­t) et trois sets parfois interminab­les, c’est le temps qu’il aura fallu à Alizé Lim (264e mondiale) pour venir à bout de Virginie Razzano (196e). Une véritable guerre des nerfs où la gestion du mental s’est avérée décisive. L’ancienne 16e joueuse de la planète, Razzano, en avait aussi sous la semelle, mais hier, elle est tombée sur plus acharnée. Après deux interrupti­ons pour traitement médical (l’une dans le second set pour Lim, l’autre pour Razzano dans le dernier), la native de la capitale a envoyé un dernier coup droit salvateur, largement « mérité », même d’après Christian Filhol, l’un de ses conseiller­s au club de Denain (Nord) où sa protégée est licenciée.

Une collaborat­ion avec Lari Passos

« Je l’ai sentie dans un état second avec la fatigue et le stress. Mais finalement, elle en a fait plus que ce qu’elle pensait pouvoir faire. » On ne sait pas si ce sont les cris rageurs qu’elle pousse à chaque coup qui lui donnent cette force, mais Alizé Lim a du caractère, c’est certain. Issue des qualificat­ions, la Française de 26 ans en a surtout profité pour faire un grand pas vers Wimbledon. «Cette rencontre était primordial­e pour accéder aux qualificat­ions de ce grand chelem, savoure son conseiller. Elle n’avait pas d’autre choix que de l’emporter. » Son séjour azuréen est pour l’instant plus que rectiligne. Mieux, elle s’est engagée il y a quelques jours à temps partiel avec Lari Passos, l’ancien entraîneur de Gustavo Kuerten (triple vainqueur de Roland-Garros). Un mangeur de tennis comme il en existe peu et qui, lors d’un passage à Cagnes-sur-Mer en 2015, confiait « ne pas pouvoir regarder un match dans son canapé » car «le circuit lui manquait trop ». De quoi permettre à Lim de retrouver un second souffle (elle a déjà atteint la 135e place mondiale en mai 2014). Mais en matière de souffle, l’endurance n’est de toute façon pas un souci. À peine deux heures après sa victoire en simple et un passage chez le kiné pour une douleur à la cuisse, la droitière a remis le bleu de chauffe en double. Quand on vous dit qu’elle est du genre dure-à-cuir…

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Photo : Les demi-finalistes en Division, avec l’arbitre Christian Casani (Photo MC)

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