Nice-Matin (Cannes)

JUDO – CHAMPIONNA­TS DE FRANCE JUNIORS Que la force soit en lui!

Ce week-end, à Paris, Michel Dezetter, pensionnai­re du club de Mougins, va tenter d’oublier les blessures récurrente­s pour, pourquoi pas, créer une petite surprise…

- PHILIPPE HERBET

Bien dans ses pompes et à l’aise dans son kimono. Ce que les latinistes traduisent par «un esprit sain, dans un corps sain ». Ou presque, puisque ces derniers temps, le protégé d’Alain De Menech n’a pas été épargné par les blessures. Il raconte : « Sûrement en raison d’une mauvaise hygiène de vie, mais aussi d’un manque de sommeil à cause de mes études, j’ai commencé par bêtement me faire une grosse entorse à la cheville. Ca m’a écarté du judo pendant presque deux mois. J’ai repris ensuite l’entraîneme­nt, mais au bout d’une semaine et demie, un soir, les doigts ont lâché (arrachemen­t osseux et rupture partielle des ligaments). Et puis, fin mars, - et là, je me suis dit que j’étais presque maudit -, j’ai “réussi” à me faire la même chose à l’autre main… » Le pensionnai­re du club de Mougins, malgré un corps cabossé et bien des souffrance­s, est néanmoins parvenu à se qualifier, pour la troisième fois consécutiv­e, pour les finales des championna­ts de France (deux fois chez les cadets, et cette année en junior). Au courage. Et en prenant l’option – stratégiqu­e - d’aller composter son ticket loin de sa zone de combat habituelle. «Vu les pépins physiques que j’ai eus, je ne souhaitais pas affronter des garçons que j’ai l’habitude de rencontrer sur les tatamis. Je suis donc allé faire les demifinale­s du côté de ClermontFe­rrand et ça a bien fonctionné. Bien sûr, il y avait la douleur, mais avec l’adrénaline de la compétitio­n, on y pense moins… »

Dur au mal

Élève de terminale S au lycée Impérial de Nice, et futur pensionnai­re de la section universita­ire de Grenoble, où il intégrera, une fois le Bac en poche, la “prépa” kiné, Michel Dezetter ne se met pas trop la pression. Ce week-end à Paris, l’essentiel sera de franchir un maximum de tours et d’accumuler de l’expérience. « Je vais prendre les combats les uns après les autres, avec à chaque fois, l’ambition de gagner. C’est d’ailleurs toujours l’objectif quand on monte sur le tapis, sinon, ça ne sert à rien. Moi, j’ai cette envie, et j’ai confiance en moi. Maintenant, en juniors, la différence peut se faire au niveau de la puissance puisqu’on peut tomber sur des combattant­s qui ont parfois 3 ans de plus. Et avec les nouvelles structures qui leur sont dédiées, ils s’entraînent aussi davantage. Ca sera donc un peu la découverte pour moi… » Lucide, et en même temps doté d’une déterminat­ion sans faille, le jeune homme manque donc d’un peu de repères à ce niveau. D’autant que, s’il n’est que junior 1re année, il a également changé de catégorie de poids, il n’y a pas si longtemps. «Je suis “monté” chez les 60 kg, mais c’est de plus en plus compliqué à tenir la balance. Je vais donc, dès la saison prochaine passer en 66 kg, pour me faire “une caisse” comme on dit… »

Manque de repères

Il est vrai qu’il y a trois ans, le garçon n’avait pas tout à fait le même physique. Indiscutab­lement, il a musculaire­ment pris du volume. Mais rien de plus logique, finalement, dans le parcours d’une jeune judoka qui se donne les moyens d’aller au bout de ses rêves… Cela étant, là où il a le plus progressé, c’est probableme­nt sur le plan technique, travaillan­t sans relâche avec son prof, et se gavant, entre autre, de vidéos pour s’imprégner de ce qui se fait de mieux sur les tatamis. « C’est un gros bosseur, avec un mental du tonnerre, se félicite son entraîneur de toujours, Alain De Menech. C’en est même impression­nant. On l’a vu pendant les 5 combats qu’il a livrés en demi-finale. Il a tout donné, pour se qualifier, et brillammen­t, en dépit des blessures. C’est un dur au mal. Son ambition, c’est d’être champion de France un jour et il en a les moyens. D’autant que, dès l’an prochain, il aura le statut d’athlète de haut niveau, ce qui va lui permettre d’avoir des horaires aménagés pour s’entraîner plus et s’entraîner mieux. » Avant cela, une certitude : après ces championna­ts de France, Michel Dezetter coupera, sur conseil médical, au moins 6 semaines. Histoire de pleinement récupérer physiqueme­nt et de ne rien compromett­re de sa carrière future…

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Alain De Menech et son protégé décollent aujourd’hui pour Paris.

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