Fauvergue : « Le terrorisme moderne a évolué depuis Merah à Toulouse »
Entré chez les flics à 21 ans – sous Giscard –- il en est, aujourd’hui sorti. A 60 ans. Entre-temps, Jean-Michel Fauvergue a navigué de la sécurité publique, à la police judiciaire. Des stups, à la PAF. Du GIPN au Raid. De Paris, au Mali. Du Gabon à la Nouvelle-Calédonie… Il est désormais En Marche !, candidat dans la 8e circonscription de Seine-SaintDenis. Mercredi soir, l’ex-superflic, qui a dirigé le RAID de 2013 à 2017, était à Nice pour soutenir une autre « marcheuse », Caroline Reverso-Meinietti. L’occasion pour Jean-Michel Fauvergue de parler de « ceux qui veulent mourir en martyr ». Il a vu évoluer le terrorisme depuis Mohammed Merah.
« Avec moins de euros il a fait morts »
Toulouse. 2012. Un Français qui se revendique de l’islam. « Un acte en trois temps », détaille-t-il. Et le début d’un autre terrorisme en France. « Il avait la volonté d’impacter des cibles émotionnelles : des militaires et des enfants juifs, tout ça en se filmant. Ensuite, il se réfugie chez lui. Enfin, l’intervention du RAID, des négociations de 20 heures pour essayer de l’avoir vivant, comme on le faisait d’habitude »… Et finalement l’assaut. Inéluctable. Merah est tué. « Nous n’avions jamais été confrontés à des gens qui voulaient la mort ». Un déclic pour le RAID. « On s’est dit, il ne faut plus négocier dans ces cas-là. Juste une prise de contact. » « Ce qui s’est passé à Vincennes », poursuit le candidat. Il y était. « L’assaut a été rapide. Nous avons délivré les vingtsix otages. Quatre personnes avaient déjà été tuées. Coulibaly s’est comporté comme Merah, il est venu chercher son destin ». Puis, « les techniques des radicalisés se sont encore diversifiées ». Cette fois, il évoque le Bataclan. «J’étais un des premiers sur place avec les colonnes d’assaut ». Cette fois les terroristes ont « rafalé», dit-il, sur la foule. « Et ils avaient des gilets d’explosif ». Du jamais vu encore en France. Pareil en Seine-Saint-Denis, pour neutraliser Abaaoud. Une évolution qui se poursuit. Jean-Michel Fauvergue parle d’«attentats low cost». Comme le 14-Juillet à Nice. «Radicalisé en cinq jours. Jamais allé à l’étranger, pas dans le collimateur. Pas l’archétype du terroriste ». L’expolicier explique : « Avec moins de 2000 €, il a fait 86 morts ». Jean-Michel Fauvergue le sait : « Le terrorisme low cost sera difficile à gérer. Il va falloir vivre avec pendant quelque temps, mais on va le combattre fermement ». Et pour lui, le programme de Macron « est le plus complet ».