Nice-Matin (Cannes)

Fauvergue : « Le terrorisme moderne a évolué depuis Merah à Toulouse »

- STÉPHANIE GASIGLIA

Entré chez les flics à 21 ans – sous Giscard –- il en est, aujourd’hui sorti. A 60 ans. Entre-temps, Jean-Michel Fauvergue a navigué de la sécurité publique, à la police judiciaire. Des stups, à la PAF. Du GIPN au Raid. De Paris, au Mali. Du Gabon à la Nouvelle-Calédonie… Il est désormais En Marche !, candidat dans la 8e circonscri­ption de Seine-SaintDenis. Mercredi soir, l’ex-superflic, qui a dirigé le RAID de 2013 à 2017, était à Nice pour soutenir une autre « marcheuse », Caroline Reverso-Meinietti. L’occasion pour Jean-Michel Fauvergue de parler de « ceux qui veulent mourir en martyr ». Il a vu évoluer le terrorisme depuis Mohammed Merah.

« Avec moins de  euros il a fait  morts »

Toulouse. 2012. Un Français qui se revendique de l’islam. « Un acte en trois temps », détaille-t-il. Et le début d’un autre terrorisme en France. « Il avait la volonté d’impacter des cibles émotionnel­les : des militaires et des enfants juifs, tout ça en se filmant. Ensuite, il se réfugie chez lui. Enfin, l’interventi­on du RAID, des négociatio­ns de 20 heures pour essayer de l’avoir vivant, comme on le faisait d’habitude »… Et finalement l’assaut. Inéluctabl­e. Merah est tué. « Nous n’avions jamais été confrontés à des gens qui voulaient la mort ». Un déclic pour le RAID. « On s’est dit, il ne faut plus négocier dans ces cas-là. Juste une prise de contact. » « Ce qui s’est passé à Vincennes », poursuit le candidat. Il y était. « L’assaut a été rapide. Nous avons délivré les vingtsix otages. Quatre personnes avaient déjà été tuées. Coulibaly s’est comporté comme Merah, il est venu chercher son destin ». Puis, « les techniques des radicalisé­s se sont encore diversifié­es ». Cette fois, il évoque le Bataclan. «J’étais un des premiers sur place avec les colonnes d’assaut ». Cette fois les terroriste­s ont « rafalé», dit-il, sur la foule. « Et ils avaient des gilets d’explosif ». Du jamais vu encore en France. Pareil en Seine-Saint-Denis, pour neutralise­r Abaaoud. Une évolution qui se poursuit. Jean-Michel Fauvergue parle d’«attentats low cost». Comme le 14-Juillet à Nice. «Radicalisé en cinq jours. Jamais allé à l’étranger, pas dans le collimateu­r. Pas l’archétype du terroriste ». L’expolicier explique : « Avec moins de 2000 €, il a fait 86 morts ». Jean-Michel Fauvergue le sait : « Le terrorisme low cost sera difficile à gérer. Il va falloir vivre avec pendant quelque temps, mais on va le combattre fermement ». Et pour lui, le programme de Macron « est le plus complet ».

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Jean-Michel Fauvergue, ex-patron du RAID. (Photo Sébastien Botella)

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