Macron ménage Valls mais fâche Bayrou
Aucun candidat dans l’Essonne face à l’ancien Premier ministre tandis que le président du MoDem se dit surpris de ne pas avoir été consulté
Emmanuel Macron a pour l’instant ménagé des ténors de droite et de gauche en n’investissant, hier, aucun candidat pour les législatives dans quelque 150 circonscriptions, mais a fortement contrarié son allié François Bayrou qui en a appelé à la« raison ». Après avoir adopté une ligne dure en promettant d’aligner un représentant dans chacune des 577 circonscriptions, le nouveau président de la République a temporisé, hier, en ne dévoilant que 428 noms, à huit jours de la fin du dépôt légal des candidatures. Le sort des 148 autres circonscriptions vacantes devrait être réglé avant mercredi. C’est évidemment la lecture en creux de cette liste qui a focalisé l’attention et notamment les blancs laissés face à des responsables LR comme Bruno Le Maire, ou l’ancien Premier ministre Manuel Valls, façon de laisser la porte ouverte dans le premier cas et compromis dans le second. Mais le président du MoDem François Bayrou a fait une toute autre analyse de cette liste et prévenu qu’elle n’avait pas « l’assentiment » de son parti, qui avait conclu un accord avec En marche! dont les termes n’ont pas été rendus publics. « Je convoque le bureau politique du MoDem demain [lire aujourd’hui] soir en souhaitant que dans les heures qui viennent, un mouvement de raison permette des investitures communes dans toutes les circonscriptions comme Emmanuel Macron et moi en sommes convenus depuis le premier jour de notre entente », at-il déclaré. Voilà donc un premier pas, avant que M. Macron ne dévoile, lundi, son Premier ministre et, mardi, la composition de son gouvernement, qui devrait comporter des ministres de droite.