Nice-Matin (Cannes)

Deux pour un trône

Aussi solides que rigoureuse­s en demi-finales, la Suissesse Jil Teichmann et la Brésilienn­e Beatriz Haddad Maia se retrouvent aujourd’hui pour le plus important défi de leur jeune carrière

- FLORENT CAFFERY

Un lendemain d’Eurovision, quoi de plus logique que de retrouver aujourd’hui, sur le court central, un mélange de sonorités portugaise­s et françaises. On vous l’accorde, Beatriz Haddad Maia (115e mondiale), a plutôt grandi sur les plages de Sao Paulo qu’en Europe, mais elle n’a eu d’autre choix que d’être lusophone depuis la naissance. Un savoureux mélange d’accents - la Suissesse Jil Teichmann (176e) étant francophon­e - qui risque d’être couplé à du beau jeu. Car chacune à leur manière, hier, elles ont pris le soin de ne se mettre que très rarement en danger et limité la débauche d’énergie (1h20 pour Haddad Maia, 1h21 pour Teichmann). C’est ce qu’on appelle du travail bien fait.

Une finale entre connaissan­ces

D’autant que la Brésilienn­e a vite compris que de l’autre côté du court, la Monténégri­ne Kovinic n’était que le fantôme d’ellemême. A coups de balles fouettées et d’occupation maligne de l’espace (notamment grâce à son 1,83 m), Haddad Maia a avancé sans trembler. « Mon service m’a beaucoup aidé et j’ai su m’adapter au vent qu’il y avait, décortique la finaliste. Il fallait rester relax, agressive et je savais que ça le ferait. » Même constat une heure et demie plus tard avec Teichmann. L’Helvète a mis fin au rêve de l’Ukrainienn­e Zavatska, logiquemen­t émoussée par un septième match en autant de jours et parfois trop impatiente à la finition. « C’était très intense. Je n’étais pas forcément la plus fraîche physiqueme­nt mais j’ai senti qu’elle devait vraiment puiser. Maintenant il va falloir récupérer pour demain (aujourd’hui). Surtout que je connais plutôt bien Beatriz (Haddad Maia). » En février 2016, à Sao Paulo, la seule opposition entre les deux jeunes femmes avait été parsemée de suspense avant de sourire à la Suissesse (6-3, 3-6, 7-5). Une rencontre loin des strates actuelles. Nous étions alors au second tour d’un tournoi doté à 25 000 dollars. Cagnes-sur-Mer, c’est 100 000 et une première pour les finalistes. « C’est un peu nouveau tout ça, concède Jil Teichmann, à peine 19 ans sur les épaules. Comme quoi beaucoup de choses peuvent changer en un an. » Opposer les deux (Haddad Maia a 20 ans) est plutôt ingrat comme tâche. Chacune juge même être dans la forme de sa carrière. Pis, elles tiennent leur raquette de la main gauche, chose assez rare pour le souligner. Mais il va bien falloir se départager et s’asseoir sur le trône...

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(Photos Florent Caffery) Teichmann (à gauche) - Haddad Maia (à droite) : beau duel en perspectiv­e à partir de h à Sauvaigo.

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