Nice-Matin (Cannes)

Le policier cannois volait les morts : il perd son job

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

C’est la conclusion judiciaire d’une lamentable affaire. Christophe Poix, policier national à Cannes, 55 ans, a été condamné hier à trois mois de prison (aménageabl­es) et à cinq ans d’interdicti­on d’exercer sa profession, par le tribunal correction­nel de Grasse présidé par Marc Joando. Ce major de police originaire de Roquefort-les-Pins avait utilisé une carte d’adulte handicapé qu’il avait dérobée dans le sac d’une femme qui venait de se jeter du sixième étage d’un parking de Cannes. Il s’en servait pour se garer aux abords du commissari­at de la cité des festivals. C’est sa hiérarchie qui avait découvert les faits.

«De la bêtise»

« C’est de la bêtise, au départ je voulais vraiment la détruire », s’était défendu le policier lors de l’audience. « La première fois je l’ai utilisée parce que j’avais tourné 20 minutes et que je ne voulais pas arriver en retard. » Ce geste est d’autant plus abject que le policier avait déjà été condamné à 6 mois de prison avec sursis et un an d’interdicti­on d’exercer sa profession pour avoir dérobé une lampe dynamo dans une villa du Cap d’Antibes, théâtre du double suicide d’un couple de personnes âgées. C’est lui qui avait procédé aux constatati­ons. Il avait à l’époque tenté de masquer son dérisoire forfait par une fausse facture. Le fonctionna­ire avait, à son retour, été muté du commissari­at d’Antibes à celui de Cannes par sa hiérarchie. A l’audience, le procureur avait requis trois mois, aménageabl­es, et 5 ans d’interdicti­on d’exercer son métier, à l’encontre du prévenu. «Il doit quitter cette institutio­n le plus vite possible », avait asséné Thierry Bonifay lors de l’audience, début mai. L’avocat de la défense avait demandé la relaxe de son client. « Il avait la confiance absolue de ses chefs. Ce n’est pas un bandit, pas un brigand. » Le tribunal ne l’aura pas entendu. Il a même ordonné que ce jugement soit exécutoire. Christophe Poix a donc cessé d’être policier, hier à 14 heures. Il risque la révocation définitive en conseil de discipline.

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