Vengeance dans la cuisine de La Colombe d’Or
C’est une blague de potache qui aurait pu tourner au drame. L’histoire d’un chef cuisinier et d’un adjoint en conflit au sein du prestigieux hôtel-restaurant La Colombe d’Or, à Saint-Paul-de-Vence. Romain, 30 ans, fatigué par l’autoritarisme de son chef, décide de se venger en préparant un cocktail pour le moins dangereux. Avec l’aide d’un de ses camarades et collègue, il mélange de l’ecstasy, de la MDMA (une autre drogue de synthèse) et un antidépresseur au soda de son supérieur hiérarchique. Le chef ne boit pas tout mais suffisamment pour se sentir mal lors de sa soirée de travail. L’homme est pris de convulsion, ses mains bougent toutes seules, sa tension monte en flèche. Son état nécessite une hospitalisation à la clinique SaintJean à Cagnes-sur-Mer puis aux urgences de l’hôpital d’Antibes où un médecin diagnostique un empoisonnement. Le tribunal correctionnel de Grasse, présidé par Marc Joando, a jugé cette affaire d’arrière-cuisine peu ragoûtante. Le copain qui a prêté mainforte à Romain a écopé de six mois avec sursis. Il s’est défendu avoir eu conscience de la nocivité des produits qu’il a pilés. Il pensait que c’était un laxatif. Romain, coupable d’administration de substances dangereuses, nie les faits. Il a écopé de neuf mois auxquels il faut ajouter trois mois soit la révocation d’un sursis prononcé dans une précédente affaire de violences. Tous deux devront également payer l’addition: 5 000 euros de dommages et intérêts à verser au chef cuisinier qui a, depuis, recouvré l’intégralité de ses moyens et de son talent.