Nice-Matin (Cannes)

Vengeance dans la cuisine de La Colombe d’Or

- CHRISOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

C’est une blague de potache qui aurait pu tourner au drame. L’histoire d’un chef cuisinier et d’un adjoint en conflit au sein du prestigieu­x hôtel-restaurant La Colombe d’Or, à Saint-Paul-de-Vence. Romain, 30 ans, fatigué par l’autoritari­sme de son chef, décide de se venger en préparant un cocktail pour le moins dangereux. Avec l’aide d’un de ses camarades et collègue, il mélange de l’ecstasy, de la MDMA (une autre drogue de synthèse) et un antidépres­seur au soda de son supérieur hiérarchiq­ue. Le chef ne boit pas tout mais suffisamme­nt pour se sentir mal lors de sa soirée de travail. L’homme est pris de convulsion, ses mains bougent toutes seules, sa tension monte en flèche. Son état nécessite une hospitalis­ation à la clinique SaintJean à Cagnes-sur-Mer puis aux urgences de l’hôpital d’Antibes où un médecin diagnostiq­ue un empoisonne­ment. Le tribunal correction­nel de Grasse, présidé par Marc Joando, a jugé cette affaire d’arrière-cuisine peu ragoûtante. Le copain qui a prêté mainforte à Romain a écopé de six mois avec sursis. Il s’est défendu avoir eu conscience de la nocivité des produits qu’il a pilés. Il pensait que c’était un laxatif. Romain, coupable d’administra­tion de substances dangereuse­s, nie les faits. Il a écopé de neuf mois auxquels il faut ajouter trois mois soit la révocation d’un sursis prononcé dans une précédente affaire de violences. Tous deux devront également payer l’addition: 5 000 euros de dommages et intérêts à verser au chef cuisinier qui a, depuis, recouvré l’intégralit­é de ses moyens et de son talent.

 ??  ?? Un conflit entre employés à l’hôtel-restaurant huppé de Saint-Paul-de-Vence aurait pu tourner au drame. (Photo Patrice Lapoirie)
Un conflit entre employés à l’hôtel-restaurant huppé de Saint-Paul-de-Vence aurait pu tourner au drame. (Photo Patrice Lapoirie)

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