Nice-Matin (Cannes)

NATATION – CHAMPIONNA­TS DE FRANCE ÉLITE (À PARTIR D’AUJOURD’HUI) Les  mousquetai­res du CNC

Tanguy Lesparre, Mathieu Danjou et Nouamane Batahi nageront sous bonnet cannois, cette semaine à Strasbourg. Avec, pour chacun d’entre eux, des objectifs bien ciblés…

- PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr

Tout comme dans le célèbre roman d’Alexandre Dumas, ils ne sont pas trois, mais bel et bien quatre, issus du CNC, à s’être retrouvés, depuis hier, au Centre nautique de Schiltighe­im, où est programmée, à compter d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche, la grandmesse annuelle de la natation française. Une compétitio­n qui, pour la fine fleur tricolore, sera d’ailleurs décisive dans l’optique des futurs championna­ts du monde de Budapest (Hongrie, du 14 au 30 juillet). Si, sur les plots de départ, on retrouvera donc Tanguy Lesparre, Mathieu Danjou et Nouamane Batahi, Cyril Marchant, en qualité de coach, doté qui plus est de ces quelques certitudes qu’il s’est forgées au plus haut niveau lorsqu’il était encore dans le grand bain, sera en effet chargé de leur apporter toute son expertise. De leur prodiguer les conseils adaptés pour tenter d’atteindre leurs objectifs.

Lesparre, l’Euro en tête

Et pour Tanguy Lesparre, ce sera de décrocher un ticket pour les Euro juniors, qui auront lieu fin juin à Netaya (Israël). Elève de terminale S et pensionnai­re de l’Insep depuis 2 ans, le jeune homme devra, pour cela, nager vite. Très vite. Notamment sur les courses qu’il a ciblées, à savoir les 50 et 100m brasse, ainsi que sur le 200m x 4 nages (mais il s’alignera aussi sur 50m papillon, 50m crawl et 200m brasse). Pas de quoi, néanmoins, effrayer un garçon qui, malgré son jeune âge (il fêtera ses 18 ans en juillet), en est déjà à ses 4es championna­ts de France élites. Et quand bien même avoue-til sortir d’une période un peu compliquée. « C’est vrai que depuis un an, je pense stagner un peu. En arrivant à Paris, il a fallu s’adapter et ça n’a pas toujours été simple. Maintenant, si j’arrive à améliorer, ne serait-ce qu’un peu, les temps que j’ai réussis sur mes deux dernières compét, à Sarcelles et à Amiens, ça devrait aller. En tout cas, je me sens bien et j’ai envie de performer… » Si, contrairem­ent à ses deux camarades de clubs, il n’a pas été obligé de passer par la case N2 (ses chronos réalisés l’an dernier l’ont en effet qualifié d’office pour Strasbourg), celui qu’on a longtemps présenté comme un futur très grand de la discipline pourrait toutefois, à la rentrée, être contraint de mettre la natation entre parenthèse­s, pour accorder davantage la priorité à des études qu’il souhaite poursuivre en école d’ingénieurs. Etudes, à l’évidence, incompatib­les avec ses actuels 25 à 30 heures d’entraîneme­nt hebdomadai­res… Danjou : objectif finale Des études, Mathieu Danjou, issu de la même génération, en fait également. Lui aussi passera le Bac en juin, mais a d’ores et déjà décroché une bourse dans une université américaine. «Mais dès que j’en aurai la possibilit­é, je reviendrai nager pour Cannes, car c’est mon club de coeur…», glisse-t-il avec sincérité. En attendant, et avant même de penser à son avenir outreAtlan­tique, il tentera, en Alsace, d’accéder à la finale A du 200m papillon (épreuve sur laquelle il a validé son ticket, en mars dernier, même s’il sera également dans les lignes d’eau à l’occasion des 200m dos et 400m x 4 nages). Mais ça ne sera pas simple pour autant, puisqu’a priori, il lui faudra pour cela descendre sous les 2’07’’08, qui constituen­t, depuis peu, son record personnel… «Oui mais, s’il y a quinze jours, je n’étais pas super-confiant, dans la mesure où, malade, j’avais dû arrêter de nager pendant deux semaines, j’ai récemment repris la compétitio­n et j’ai retrouvé quelques sensations. C’est donc de bon augure… ».

Batahi vise une sélection

Pour Nouamane Batahi, l’enjeu sera ni plus ni moins que d’aller chercher une place en équipe nationale du Maroc, en vue évidemment des prochains Mondiaux. Qualifié sur 100m et 200m papillon (il sera également en lice sur 50m papillon ce mardi), le pensionnai­re du CNC, aujourd’hui âgé de 23 ans, aura lui aussi pour obligation d’effacer toutes ses références actuelles (56’ et 2’03’’) s’il veut aller au bout de ses rêves. «Il ne faudra pas se louper, c’est sûr. Il va falloir finir dans les 4 ou 5 premiers. Mais je suis motivé et j’ai beaucoup travaillé pour ça. » Et puis, avec ces trois-là, de toute façon, ça sera: «Tous pour un, un pour tous!», donc…

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