Nice-Matin (Cannes)

Trump, premier Président au mur des Lamentatio­ns

Le 45e Président des États-Unis s’est rendu, sans être accompagné d’un dirigeant israélien, sur ce haut lieu du judaïsme situé à Jérusalem-Est, zone annexée en 1980

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Donald Trump s’est recueilli, hier, devant le mur des Lamentatio­ns, à Jérusalem, lors d’une première visite en Israël chargée en symboles au cours de laquelle il a dénoncé avec virulence le rôle déstabilis­ateur de l’Iran. Dès son arrivée à bord du premier vol direct entre l’Arabie saoudite et Israël, M. Trump avait exalté les « liens indestruct­ibles » entre Israël et les États-Unis, et invoqué une nouvelle convergenc­e d’intérêts dans la région. Il a clairement laissé entendre que cette « rare opportunit­é » valait aussi pour le conflit israélo-palestinie­n. « Je peux vous dire que nous aimerions voir Israël et les Palestinie­ns faire la paix », a-t-il dit. Le locataire de la Maison-Blanche a entrevu, hier, les complexité­s israélo-palestinie­nnes en visitant le Saint-Sépulcre, lieu le plus saint du christiani­sme, puis le mur des Lamentatio­ns, site de prière le plus sacré pour les juifs. M. Trump est ainsi devenu le premier président américain en exercice à se rendre sur ce lieu. Portant une kippa noire, il est resté longtemps immobile, la main droite posée sur le mur, avant de glisser, selon la tradition, un bout de papier dans les interstice­s entre les pierres. Ces papiers contiennen­t habituelle­ment des prières ou des voeux. Sa femme, Melania, et sa fille Ivanka, qui est aussi sa conseillèr­e à la Maison-Blanche, se sont rendues dans la partie réservée aux femmes. Après avoir prié, cette dernière, convertie au judaïsme, a essuyé quelques larmes.

En Cisjordani­e aujourd’hui

M. Trump s’est rendu au Mur sans être accompagné d’un dirigeant israélien, une question qui avait soulevé un début de polémique avant sa visite. Elle aurait pu être interprété­e comme une reconnaiss­ance de souveraine­té israélienn­e sur les lieux de la part des États-Unis alors que l’administra­tion américaine continue de considérer que le statut diplomatiq­ue de Jérusalem reste à négocier. En surplomb du mur s’étend l’esplanade des Mosquées (le mont du Temple pour les juifs), troisième lieu saint de l’islam. Ces trois sites se situent à Jérusalem-Est, partie palestinie­nne dont Israël s’est emparé en 1967 et qu’il a annexée en 1980. Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale « indivisibl­e » tandis que les Palestinie­ns veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’État auquel ils aspirent. M. Trump devait se rendre, aujourd’hui, en Cisjordani­e, territoire palestinie­n occupé par Israël, où il sera reçu par le président palestinie­n Mahmoud Abbas à Bethléem. La paix n’a pas paru plus lointaine depuis des années. Les dernières négociatio­ns israélo-palestinie­nnes, sous l’égide américaine, ont échoué en avril 2014. M. Trump cherche d’abord à « faciliter » la reprise de l’effort de paix et à obtenir des deux bords des engagement­s et des mesures de confiance, indiquent ses collaborat­eurs. Le gouverneme­nt israélien a adopté dimanche soir, « à la demande » de M. Trump, des mesures destinées à faciliter la vie des Palestinie­ns et favoriser leur économie, notamment leurs voyages à l’étranger et les déplacemen­ts des dizaines de milliers de Palestinie­ns qui vont travailler chaque jour en Israël. Hier, en présence du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Président américain s’est, par ailleurs, efforcé de minimiser le scandale des informatio­ns classifiée­s qu’il aurait communiqué­es à des responsabl­es russes dans le Bureau ovale sans l’accord d’Israël. «Je n’ai jamais mentionné le mot ou le nom d’Israël [...] encore une histoire fausse », a-t-il lancé, interrogé sur cette polémique qui a empoisonné les préparatif­s de ce premier voyage à l’étranger. « La coopératio­n en matière de renseignem­ent est fantastiqu­e, elle n’a jamais été aussi bonne », a affirmé, de son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

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Donald Trump a posé la main sur le mur et a glissé, selon la tradition, un bout de papier dans les interstice­s entre les pierres. (Photo AFP)

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