Nice-Matin (Cannes)

Tout sauf un hasard

Pari réussi pour Zinédine Zidane, qui après avoir été un grand joueur, est en train de s’affirmer comme un grand entraîneur. Il fait l’unanimité à Madrid

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En remportant le Championna­t d’Espagne avant-hier avec le Real Madrid, Zinédine Zidane a confirmé qu’il n’était pas devenu technicien par hasard. Après avoir gagné la Ligue des champions 2016, le Français était raillé par une partie de la presse espagnole, qui justifiait son succès par sa « flor » (fleur ), c’est-à-dire sa bonne étoile. Presque un procès en illégitimi­té pour le jeune entraîneur de 44 ans. Mais au bout d’un an et demi au Real, le bilan de Zidane parle pour lui : quatre trophées remportés sur six possibles depuis janvier 2016, et la possibilit­é de conserver le titre européen le 3 juin en finale contre la Juventus Turin. Difficile d’évoquer un simple concours de circonstan­ces… «En football, il n’y a pas de chance, il y a beaucoup de travail et d’efforts, à chaque match. La chance, il faut savoir la provoquer » ,a résumé Zidane le mois dernier. Ce titre en Liga récompense la régularité du Real autant que l’audace de son entraîneur. Car il fallait être audacieux pour se lancer dans la carrière de technicien, en remettant en jeu une image dorée de champion du monde 1998 et d’icône de l’équipe de France. Il fallait être audacieux pour accepter comme premier banc dans l’élite le très exigeant Real Madrid.

Le Real a misé juste

Et il fallait avoir les nerfs solides pour tenir le cap pendant 38 journées face à la menace pressante du FC Barcelone. Parmi les mérites de Zidane, la presse espagnole relève sa capacité à faire tourner son effectif afin de ménager ses cadres et de maintenir ses remplaçant­s concernés. Entouré d’adjoints de confiance, comme Hamidou Msaidié et David Bettoni, son complice des années cannoises, « Zizou » a confié la gestion physique de son groupe à l’Italien Antonio Pintus, qu’il avait connu à la Juventus. Et ce dernier a amené l’effectif à son pic de forme au meilleur moment. Souvent, «ZZ» a laissé Ronaldo au repos ou bouleversé son équipe d’un match à l’autre, sachant qu’il serait blâmé en cas de défaite. Mais il a pris ce risque quand le Barça, lui, reconduisa­it son équipe-type en s’essoufflan­t match après match. Dans l’euphorie du titre, fêté par des milliers de supporters dans le centre de Madrid, le nom de Zidane semble faire l’unanimité, signe que le Real ne s’est pas trompé en le nommant début 2016. Et on voit mal comment le Marseillai­s pourrait ne pas continuer au Real la saison prochaine. D’ici là, reste un dernier défi cette saison pour « Coach Zizou » : réussir le doublé Liga-C1, inédit pour le Real depuis 1958, et devenir le premier entraîneur à être champion d’Europe deux années de suite depuis le grand Arrigo Sacchi avec l’AC Milan (1989 et 1990). Vu la dynamique de son Real, c’est jouable. Et Zinédine Zidane ne laissera rien au hasard.

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(Photo AFP) Zidane porté en triomphe après le match contre Malaga (-).

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