Défilé de jets : les riverains en colère
Alors que le Festival bat son plein, l’association de défense contre les nuisances aériennes pointe les nombreux survols quotidiens de jets privés et avions en tous genres.
Depuis plus d’une semaine, stars et VIP venus du monde entier défilent sur le tapis rouge. Et pour accéder au célèbre Palais, elles sont nombreuses à rallier Cannes en jet privé. Résultat ? Un ballet aérien assourdissant et incessant qui agace nombre d’habitants du bassin cannois, dont Albert, résident Mouginois qui a adhéré à l’Association de Défense contre les Nuisances Aériennes (ADNA) depuis près de 6 mois..
Bruit et pollution
« Nous ne sommes bien évidemment pas contre le Festival ni contre le développement de l’aéroport Cannes Mandelieu », tempère-t-il, installé dans son jardin. Quelques instants plus tard, il marque une pause... le temps qu’un avion passe. « Voila. On ne s’entend plus parler...» Durant une heure, les cris des moteurs ponctuent son témoignage à intervalles réguliers. « Même ma maman, qui est pourtant sourde, les entend », glisse pour l’anecdote son épouse. « Le problème, c’est que les avions, qui sont censés atterrir par la mer, effectuent en fait une boucle au-dessus de nos têtes... Près de 50 000 personnes sont impactées sur les communes de Cannes, Le Cannet, Mougins, Mouans-Sartoux, Pégomas, La Roquette-surSiagne et Mandelieu. Cela provoque des nuisances sonores – toutes les dix minutes en saison – mais aussi de la pollution avec les rejets de kérosène.
‘‘ Regardez les dalles, les vitres », reprend Albert en montrant la terrasse. «Et puis, il y a aussi le risque de survol des habitations en cas d’accident... » Pierre, qui réside au Cannet, a également rejoint l’association il y a un an, après l’autorisation des 35 tonnes sur le tarmac (des plus gros avions qui seraient toutefois moins bruyants que les précédents, selon les spécialistes, NDLR). Tout comme Pascal, habitant de Mougins, inquiet du projet d’extension de l’aéroport. «Il y a de plus en plus de passages. Si l’aéroport continue de se développer, c’est tout le bassin qui va être concerné. Il y a une mission de prévention essentielle. Il est temps que des mesures soient enfin prises pour minimiser ces nuisances», plaide Pierre. Et c’est bien là que le bât blesse. Selon Jean-Claude Boschel, le président de l’association, qui revendique plus de 1 000 adhérents, le dialogue est désormais inexistant avec l’aéroport. « Il y a quelques années, nous avions encore espoir car ils tentaient d’apporter des améliorations à la situation. On nous avait promis de respecter, d’améliorer et même de créer de nouvelles trajectoires. Mais depuis quatre ans, la situation a régressé...» Manque de volonté ou de moyens ? Difficile à déterminer, l’aéroport n’ayant pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Ça ne désemplira pas jusqu’en septembre
Pour Albert, des solutions existent pourtant. «Il y a un problème de gestion du trafic, et pas assez de contrôleurs aériens. » En attendant le temps de la concertation, le weekend s’annonce particulièrement chargé : « Dimanche, ça va être dément entre la fin du Festival et le début du Grand Prix de Monaco. On va partir à la montagne pour être tranquilles », commente Albert qui ajoute : « Jusqu’en septembre, ça ne désemplira pas. Nous sommes dans une région où l’on a la chance de vivre dehors... sans pouvoir en profiter pleinement ! »
Dimanche, ça va être dément... ”
L’association organise une assemblée générale jeudi 1er juin à 17 h, suivie d’une réunion publique à 18 h 30 à la salle des Marronniers, espace Saint-Jean à La Roquette-sur-Siagne.