Nice-Matin (Cannes)

LA RENCONTRE DU JOUR Yann Arthus-Bertrand et Jacques Attali au lycée Carnot

- LOUIS GOHIN lgohin@nicematin.fr

Mardi matin, des élèves attendaien­t devant la salle de projection dans la cour du lycée Carnot. Yann Arthus-Bertrand et Jacques Attali s’apprêtaien­t à venir à leur rencontre lors d’une conférence. Dans le patio, certains ne savent pas bien à quoi s’attendre. Le nom de Yann Arthus-Bertrand ne rappelle rien à Léa, Inès, Dahlia, Kevin et Nina, en classe de seconde. Jacques Attali leur est plus familier : «Il a présenté Emmanuel Macron à François Hollande », précise Inès. Pour d’autres, c’est un grand événement. «Je suis excitée, j’admire leur parcours exceptionn­el!» s’exclame Léa, en terminale littéraire. Une fois dans la salle de projection, le proviseur déclare aux 120 élèves de cinq classes de seconde, première et terminale: «Une rencontre peut parfois changer une vie.» Jacques Attali ouvre la discussion. «Demain peut être meilleur qu’aujourd’hui », affirme-t-il. Il rappelle les activités de microcrédi­t menées par l’organisati­on Positive Planet dont il préside la fondation. « On se réalise soi-même en aidant les autres à se réaliser. » Il passe ensuite le micro à Yann Arthus-Bertrand, qui raconte ses aventures en Afrique. Diaporama à l’appui, bien entendu. Puis il énumère les scandales écologique­s et sociétaux illustrés par son oeuvre photograph­ique: massacre d’éléphants, pollution, élevage intensif, déforestat­ion, bidonville­s, vente d’armes, camps de demandeurs d’asile, concurrenc­e déloyale… Après avoir projeté des extraits de ses films Home et Human, il répond ensuite aux lycéens sur sa manière de travailler. « Quand je fais un film, je reste le patron mais j’écoute chacun dans mon équipe. Je doute énormément. »

« Changer le monde »

Anastasia Mikova, qui co-réalise avec lui un film à paraître sur la condition de la femme dans le monde, le rejoint enfin sur scène. Interrogée sur son engagement politique, elle explique : « J’ai toujours travaillé sur des sujets complexes comme l’immigratio­n illégale, les mères porteuses… » « Ces élèves sont sympathiqu­es, intéressés et agréables », commente Jacques Attali après la rencontre. « J’aime bien enseigner ! » « J’adore parler aux enfants », confie Yann Arthus-Bertrand. « Ils sont généreux et ouverts naturellem­ent, ils veulent changer le monde. Ils ne sont pas altérés par tous les problèmes de la vie. »

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