Nice-Matin (Cannes)

Nico Rosberg: «J’ai un

Profondéme­nt attaché à la Principaut­é et épanoui en famille, le champion du monde en titre a hâte de vivre la course de l’extérieur et définit les contours de sa future trajectoir­e profession­nelle

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Comme un prince. À seulement 31 ans, Nico Rosberg a raccroché son volant au firmament en fin de saison dernière. Le titre de champion du monde de F1 en poche, Nico de Monaco a dit stop. Laissé aux paddocks une vie d’ascète du bitume pour couler des jours heureux sur le Rocher et dessiner de nouveaux projets. Déjà parents d’une petite Alaïa née le 30 août 2015, l’Allemand et sa femme, Vivian, ont dévoilé le ventre rond de madame, dimanche dernier sur les réseaux sociaux. Une bonne nouvelle légendée d’un « NR2 » et deux émoticones: un biberon et un V de la victoire. Deux détails comme deux promesses d’un avenir à deux facettes. Celui d’un père et mari comblé mais aussi celui d’un compétiteu­r né, en quête de nouvelles sensations. À la veille de la grand-messe du sport auto, Nico a accepté de se poser quelques minutes dans les tribunes de La Rascasse. Franchir le rail de sécurité et confier son bonheur d’avoir retrouvé sa liberté.

Que ressentez-vous, là, maintenant que vous êtes de l’autre côté de la barrière ?

C’est ici, au Monaco Grand Prix, que j’ai vu mes premières images du monde de la F. C’est Senna dans sa McLaren qui sort du tunnel, avec les V à l’époque, ça criait, ça hurlait ! C’était mes premières émotions. Donc revenir ici, en sachant que maintenant j’ai moi-même une belle place dans l’histoire de ce Grand Prix, c’est une belle émotion !

Vous serez évidemment présent ce week-end ?

J’ai hâte de profiter de ce weekend comme spectateur pour la première fois depuis onze ans. Avec mes potes et des connaissan­ces, parce qu’on sait que c’est un week-end spectacula­ire.

Depuis votre retraite, le mot « liberté » revient souvent dans vos interviews. Que faites-vous de cette liberté retrouvée ?

Oui, c’est vraiment l’idée de reprendre le contrôle de ma vie. C’est un côté qui me plaît car faire du sport de haut niveau est quand même incroyable­ment exigeant, particuliè­rement de la manière dont j’ai dû le faire pour gagner. D’autres peuvent le faire d’une autre manière mais, moi, il fallait que je m’implique chaque jour à  %. Chaque jour de l’année comptait. Il n’y avait pas de jour off. Même les jours de repos, je me demandais comment me reposer au mieux pour réattaquer le lendemain. Là, je profite vraiment de cette liberté. J’ai un passé fantastiqu­e mais j’ai aussi d’autres choses à faire maintenant.

Vous avez la liberté de choix…

Oui, ça, c’est beau. Si demain j’ai envie de faire quelque chose, je le fais ; si je n’ai pas envie, je ne le fais pas. Évidemment, le grand plaisir était de conduire la voiture. Mais le job n’était pas que de conduire, il y avait tout un truc énorme autour.

Quelles sont vos envies désormais ?

Déjà, j’ai plus de temps pour mes amis et mes enfants. Mais, en même temps, je suis bagarreur. Je veux réussir et faire de belles choses dans le monde, toucher les gens. Et je suis très chanceux parce que je peux me lancer dans une deuxième carrière. J’ai un peu carte blanche. C’est une belle émotion.

Comment retrouve-t-on l’adrénaline, votre moteur, sans volant ?

Il y a de la compétitio­n partout quand on veut faire de belles choses, dans le monde du business comme ailleurs. Mais l’adrénaline ce n’est pas facile à retrouver parce que dans le sport, c’est court. C’est ça la différence. Le sport, c’est momentané, c’est des explosions d’adrénaline (sourire). Bien sûr, il y a des trucs qui vont me manquer, c’est normal. Mais la compétitio­n, c’est sûr, je peux la retrouver.

Vous participez à une campagne de sensibilis­ation sur les dangers de l’alcool au volant. Au-delà du business, s’engager pour de grandes causes est important pour vous?

Oui. Sur les routes, on a un million de personnes qui meurent tous les ans. Je m’efforce de m’impliquer dans ces choses-là parce que je pense que c’est mon tour de redonner à tous ces gens qui m’ont soutenu jusqu’à présent.

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« Je vais rester toute ma vie ici », assure Nico Rosberg, dont la famille va s’agrandir prochainem­ent.
 ??  ?? « Il n’y avait pas de jour off. Il fallait que je m’implique chaque jour à  %. »
« Il n’y avait pas de jour off. Il fallait que je m’implique chaque jour à  %. »
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