RUGBY Avec les moyens du bord... Questions à La phrase «Ramener cette équipe en finale»
Malgré une avalanche de forfaits, les Toulonnais se veulent positifs et croient en leurs chances face à une formation rochelaise en pleine forme Duane Vermeulen, capitaine du RCT
Place aux bâtisseurs ! C’est au pied du mur qu’on reconnaît les maçons. Dans l’enceinte du Vélodrome on découvrira, ce soir, des architectes. Dans l’écrin majestueux du Vélodrome, Toulon s’attaque à une cathédrale. Cette formation de La Rochelle qui a su tout au long de la saison se forger un moral de vainqueur fait, aujourd’hui, figure de gargouille. Les Toulonnais seront-ils, après l’avalanche de forfaits de dernière minute (Chilachava, Delboulbès, Trinh-Duc, Habana, Nonu) faire abstraction de toutes ces défections ? Seront-ils capables de renverser cette montagne de Maritimes qui a écrasé le championnat avec une insolente domination ? Entre l’expérience des Rouge et Noir endurcis par ces rencontres de “muerte” depuis quelques années déjà et la fraîcheur des Jaune et Noir, qui ont eu le temps au cours de ces trois dernières semaines de préparer au mieux et en toute quiétude cette demie, le combat fera rage. D’un côté, c’est âpre, costaud, rugueux ; de l’autre c’est solide, épais, robuste. En partant de là, cherchez et trouvez alors où se fera la différence ? Elle pourrait se situer à la mêlée avec un redoutable pack rochelais amené par le surpuissant Atonio, qui sera confronté au jeune Sétiano en cours de match pour quelques minutes. Elle devrait aussi se faire dans l’alignement avec à la touche toulonnaise un Kruger aérien face à des Rochelais moins à l’aise dans ce secteur de lancement. Avec deux troisièmes lignes efficaces de part et d’autre, voilà qui promet. Dans ce duel au sommet, la conquête sera probablement plus déterminante que jamais.
Primordial coaching
Il en ira de même avec le coaching. Richard Cockerill, qui n’a pas fait beaucoup évoluer son groupe depuis un mois (en paie-til les pots cassés, aujourd’hui ?), doit composer avec les vingt-trois joueurs retenus. Et ce, tout particulièrement devant où les casques seront nécessaires pour se protéger des impacts. Faire front devant ce mur de l’Atlantique sera pour les Méditerranéens un impératif. Dans ce contexte qui n’a plus rien à voir avec la phase régulière, les compteurs ont été remis à zéro. Le RCT a entamé le compte à rebours du 4 juin. Face à des Castrais de marbre, en tailleurs de pierre, les Toulonnais sont entrés dans le dur. Avec cette odeur de mort subite qui plane sur la pelouse à pareille époque, les Rouge et Noir connaissent ces effluves. Ils ont déjà reniflé ce parfum de match couperet, la semaine dernière dans un stade Mayol en transe. Après avoir laissé de (grosses) plumes si l’on se réfère au nombre de joueurs sur le flanc contre les Tarnais, les Varois savent qu’ils devront faire encore mieux face à un pack charentais encore plus impressionnant. La charnière Tillous-Borde - Belleau sera intéressante à suivre face au tandem Retière – James, adroit avec son jeu de déplacement au pied. Quant aux lignes arrières, là encore, ce sera raide et rapide.
Le groupe est-il touché par les forfaits ?
On a un groupe, un effectif. On sait qu’on doit utiliser tout le monde. Quand quelqu’un se blesse, un autre rentre. On doit compter sur tout le monde si on veut aller au bout.
Avez-vous un rôle particulier à tenir
“Je
l’ai rencontré. Je lui ai délivré un message. Lui ai dit que dans la vie il y a un moment où il faut saisir sa chance. Il me semble bien que Toulouse a été champion une année avec un jeune inconnu en . Un certain Fred Michalak (les Toulousains, en , avaient alors battu Clermont - et, à ans, Michalak avait été élu homme du match, Ndlr). Alors pourquoi pas nous ?”
De Mourad Boudjellal au sujet de la titularisation d’Anthony Belleau, ans, à l’ouverture.
Toulon rêve d’un final en apothéose pour honorer notamment quelques-uns des partants, à commencer par Giteau qui renouera avec la compétition plus de trois mois après sa dernière apparition. Collazo et sa troupe, visiblement décontractés en découvrant le Vélodrome, ne pensent qu’à savourer ces moments présents pour aller toujours plus haut. Reste donc à savoir qui dans ce combat attendu acharné aura le dernier mot ?
auprès des jeunes ?
Je ne sais pas jouer en dix. Je ne peux pas donner de conseils à Anthony (Belleau), mais on a déjà pas mal de vécu commun. Quelques joueurs ont déjà parlé avec les jeunes. Je vais aussi leur dire quelques mots mais on a confiance en eux à %. Ils vont jouer sans pression. Ils sont jeunes. Ils peuvent être très libérés et vraiment s’exprimer. On sait qu’ils vont se donner à %.
Pour avoir manqué la finale l’an dernier, avezvous une motivation particulière à y retourner ?
L’an dernier, les circonstances m’ont empêché de jouer donc bien sûr, j’ai hâte de ramener cette équipe en finale. On espère avoir encore le sourire après le match, sinon cela voudra dire qu’on peut préparer ses valises pour partir en vacances. Demain, on sait que c’est un gros test. On doit tout laisser sur le terrain pour essayer d’aller en finale...