Vettel, l’Ascension express Le programme FORMULE Le chiffre
Le jeudi férié d’ouverture a vu Vettel réussir un départ canon et Hamilton rouler un brin en retrait. Nouveau recordman de la piste, le leader du championnat fait rimer Ferrari avec favori
Quoi de mieux qu’un jeudi de l’Ascension pour monter au front ? Comprenez pour se lancer à l’assaut du circuit aussi vertigineux que tortueux du Grand Prix de Monaco avec pied soudé et nerfs d’acier ? Voilà, c’est parti. Compte à rebours terminé et mise à feu réussie, hier, pour la 75e bataille du rail. Aux antipodes de la Croisette, tout près d’un autre palais, princier celuilà, le scénario de l’épisode 6 de la superproduction F1 2017 a commencé à dérouler sa trame. En mode « fast and furious », bien sûr. Plus larges, plus longues, plus agressives, les nouvelles bêtes de course baptisées en début de saison étaient forcément attendues au tournant sur un toboggan pavé de mauvaises intentions, ne pardonnant pas le moindre écart. Pour leurs chevaliers servants, comme d’habitude, lors de ce jeudi de chauffe scindé en deux séances d’essais libres d’une heure et demie, il s’agissait d’abord de prendre ses marques sans encombre. Peaufiner les réglages et repères urbains. Jauger aussi le potentiel, la résistance, des gommes Pirelli « ultra-tendres » qui tiennent un rôle prépondérant ici, histoire d’aborder la suite décisive avec un maximum d’informations. Pour les gros bras trônant en haut de l’affiche, il fallait aussi essayer de marquer les esprits. Pourquoi pas en affolant le chrono illico presto ? Compte tenu des spectaculaires progressions enregistrées lors des étapes précédentes, de Melbourne à Barcelone via Shanghai, Sakhir et Sotchi, tous les regards convergeaient naturellement vers le record de la piste (1’13’’532) détenu depuis onze ans par Kimi Räikkönen. Celui-ci tomberait-il d’entrée ou ferait-il de la résistance jusqu’au couperet de la cruciale qualif’ fixée demain? La réponse : 1’12’’720. Signé Sebastian Vettel.
Deux tours stratosphériques
Devancé d’un souffle par Lewis Hamilton lors du galop initial, le leader du championnat du monde a frappé très fort après la pause de midi en enchaînant coup sur coup deux tours stratosphériques (1’12’’759, puis 1’12’’720). De quoi penser que Ferrari rime bel et bien avec favori ce week-end. Grâce à son empattement court, la très agile SF70H s’avère taillée sur mesure pour briser l’hégémonie Mercedes au pied du Rocher de toutes les convoitises. En atteste la domination outrancière du dernier joyau de Maranello dans chacun des trois secteurs du tracé. Derrière, si la Red Bull de Daniel Ricciardo – dotée pour la première fois d’un T-Wing, l’appendice aérodynamique à la mode – pointe à moins de cinq dixièmes, les Flèches d’argent font grise mine, en revanche. En proie apparemment à des soucis de motricité, Hamilton (6e) et Bottas (8e) n’ont jamais réussi à améliorer leurs chronos matinaux. Une aubaine pour les surprenantes Toro Rosso de Daniil Kvyat (4e) et Carlos Sainz Jr (5e) qui semblent capables d’arbitrer le match au sommet. «Nous avons suivi notre plan de travail à la lettre et l’équilibre de l’auto me donne entière satisfaction », pouvait savourer l’ogre Vettel au terme de ce hors-d’oeuvre englouti vite fait, bien fait. «Je ne sais pas ce qui a gêné Mercedes cet après-midi. C’est bizarre. Mais nul doute qu’ils trouveront rapidement des solutions et seront en mesure de réagir dès samedi. » Le rouge est mis. Jusqu’au bout ? Vivement la suite ! Il ne lui aura pas fallu longtemps pour imposer sa loi à domicile. Première qualif’, première pole ! Hier après-midi, sur les traces encore fumantes des étoiles de la piste qu’il aspire à rejoindre bientôt, À tout seigneur, tout honneur : hier matin, à h précisément, c’est le vainqueur qui, le premier, a effacé des tablettes le record de la piste (’’’) de Kimi Räikkönen intouchable depuis . Lewis Hamilton n’aura eu besoin que de tours de chauffe pour franchir ce cap symbolique en ’’’! Charles Leclerc s’est offert un chrono de référence ô combien symbolique. Déjà souverain à Bahreïn et Barcelone dans l’exercice du tour à fond, le jeune leader monégasque du championnat FIA F a enfoncé le clou de main de maître sur ce tourniquet qu’il découvrait enfin au volant d’une monoplace. Celui-ci peut donc rêver plus que jamais d’une victoire dans son jardin. Sur la grille de départ de la course, aujourd’hui ( h), il s’élancera devant son ancien coéquipier Alex Albon, e à seulement centièmes lors de la chasse à la pole position. Norman Nato l’Antibois, quant à lui, partira de la e ligne