Nice-Matin (Cannes)

Flash-back

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vacuons d’entrée un poncif: le risque zéro n’existe pas. Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas tenter de s’en approcher, et c’est bien ce qu’a fait l’Automobile Club de Monaco ces quarante-cinq dernières années. Les conditions de sécurité du prestigieu­x Grand Prix n’ont cessé de progresser selon deux processus: une évolution naturelle du fait des innovation­s; et des nouvelles normes qui apparaisse­nt constammen­t, mais aussi au fil des événements, parfois tragiques, qui ont ponctué le circuit. L’édition 1967 du Grand Prix s’annonce bien pour Lorenzo Bandini. Il est donné favori, mais le destin en décidera autrement. À la sortie de la chicane du port, sa Ferrari percute la rambarde. La voiture s’élève dans les airs, se retourne et prend feu. Le pilote reste prisonnier de son véhicule dévoré par des flammes que les bottes de paille alimentent. Il décède de ses blessures quelques jours plus tard. Michel Boéri, actuel président de l’Automobile Club de Monaco, est alors un jeune commissair­e de course. Il est sur le circuit le 8 mai: « J’étais dans le poste à côté de l’accident. Bandini a dû louper un rapport de vitesse, il a ripé. À l’époque, à cet endroit, il y avait des escaliers pour descendre aux chaloupes et un garde-fou en fonte devant. Son réservoir a dû s’ouvrir; avec une étincelle, ça s’est enflammé, et avec les bottes de paille… On était très surpris, on n’avait jamais vu ça. Les premiers commissair­es feu sont arrivés avec des extincteur­s. Quand ils les ont vidés, la voiture brûlait toujours. (...) Quand on a enfin réussi à retourner la voiture, avec des grappins (c’était comme ça à l’époque), Bandini n’était pas mort, mais ça ne valait guère mieux. Le commandant des pompiers a fini de l’éteindre avec sa veste en cuir. Je l’ai encore dans l’oeil comme si c’était hier. » charge du corps des commissair­es de piste.

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