Nice-Matin (Cannes)

Bernard Brochand : « Je suis le plus jeune de tous »

8e circonscri­ption Le député sortant LR-UDI, qui s’affirme « seul vrai représenta­nt de la société civile » dans cette élection, remet son titre en jeu « pour continuer à faire du vrai travail »

- PROPOS RECUEILLIS PAR PASCALE PRIMI

Député de la 8e circonscri­ption Cannes, Mandelieu, Théoule et Vallauris (sans Golfe-Juan) depuis 2001, Bernard Brochand, 78 ans, est candidat à sa réélection pour un 4e mandat. L’ancien maire de Cannes, aujourd’hui président de l’agglomérat­ion Cannes Pays de Lérins, qu’il a créée, se revendique « différent » dans le paysage politique, met en avant sa vie d’entreprene­ur et se dit « enthousias­te » devant ce nouveau défi. Interview.

Avez-vous beaucoup hésité avant de décider de vous représente­r ?

Oui et non. Oui, parce que, s’il n’y avait pas la loi sur le noncumul des mandats, j’aurais bien vu David Lisnard [Ndlr. le maire de Cannes est son suppléant] député. Député-maire, c’est plus que complément­aire. Le maire sait exactement ce qui se passe dans la ville et la circonscri­ption. Et le député a un carnet d’adresses et une capacité d’action que l’on n’a pas en étant seulement maire. Mais comme ce n’est plus possible, j’ai dit oui. Parce qu’avec David Lisnard nous sommes très complément­aires. Parce que nous sommes à un tournant exceptionn­el de la vie politique française et que je suis enthousias­te à l’idée de participer à cette révolution. J’ai une réelle envie de faire bouger les choses.

Au plan local, si vous êtes élu, vous devrez abandonner la présidence de l’agglomérat­ion ?

Ça ne m’empêchera pas d’y conserver un rôle et peut-être pas de simple conseiller communauta­ire. Je pense avoir encore des choses à apporter en étant au service de ceux qui m’ont élu.

Pourtant, vos adversaire­s vous attaquent sur votre âge et votre bilan. Que leur répondez-vous ?

[Rires] Pour ce qui est de mon âge, je suis le plus jeune de tous. Par la pensée, la capacité à être audacieux, innovant, à chercher des idées. Je ne pense pas qu’un seul de mes adversaire­s rencontre des start-up deux à trois fois par semaine pour leur expliquer comment on crée une entreprise. Pour le bilan, je suis contre l’idée du député qui est sans arrêt à l’Assemblée dans un bureau et n’y fait pas grandchose, notamment quand on est dans l’opposition. Bien sûr, on peut s’agiter et déposer des dizaines d’amendement­s qui ne passent jamais pour faire de la présence. Mais on peut aussi décider d’avoir un rôle local et d’être utile sur le terrain. C’est ce que j’ai fait.

Des exemples ?

Pensez-vous qu’on aurait réussi à avoir l’hôpital, si je n’avais pas été député ? Qu’on aurait pu lutter efficaceme­nt contre la taxe de mouillage ou obtenir de garder les douanes à Cannes ? C’est le député qui est intervenu dans ces dossiers, qui est allé voir les ministres et jusque dans le cabinet du président de la République. Je suis co-président du groupe qui s’occupe des foires et congrès, un domaine essentiel dans notre région. Et puis, tout dépend comment on regarde un bilan. L’Argus parlementa­ire, qui veille à la défense des contribuab­les m‘a placé en tête des députés dans les Alpes-Maritimes et en e position au plan national.

Sur le plan national, comment vous positionne­z-vous au sein des Républicai­ns dans la période de turbulence­s actuelle ?

Je reste positif et optimiste. L’essentiel, c’est de renforcer la France et je pense que notre programme est le meilleur pour cela. En ce qui concerne l’affaire Fillon, il a commis des erreurs et les a reconnues, mais je pense qu’on n’est pas loin du complot, avec une campagne de dénigremen­t  h/ pendant des mois. Face à Emmanuel Macron, je dis “Chapeau l’artiste”. Et je le respecte d’autant plus qu’il respecte laVe République. Mais il y a beaucoup de choses sur lesquelles je ne suis pas d’accord, dans le domaine de l’immigratio­n, la sécurité ou la hausse de la CSG notamment. Mais je reste constructi­f. Il ne faut pas être dans une opposition frontale. On verra comment on peut se positionne­r et lui apporter de l’aide dans les domaines qui correspond­ent à nos valeurs. Mais pour cela, nous avons besoin d’une majorité pour réussir un vrai changement pour la France.

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(Photo S.G.) « L’Argus parlementa­ire qui veille à la défense des contribuab­les m‘a placé en tête des députés dans les Alpes-Maritimes et en e position au plan national.»

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