Nice-Matin (Cannes)

Bébés et de leurs parents « Je lui ai donné la vie... Les médecins ont changé sa vie »

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« J’étais enceinte de quatre mois lorsque mon gynécologu­e a détecté une malformati­on au niveau de la bouche lors d’une échographi­e. De là, ça a été très rapide. J’ai été orientée vers le service du Dr Maschi à Nice.» Marie avait 21 ans lorsqu’elle a eu son premier enfant, Tom qui fêtera ses 12 ans ce mardi 30 mai. Elle revient sur le passé avec sérénité. « Bien sûr, l’annonce du diagnostic a été un choc car nous ne savions pas à quoi nous attendre. Mais nous avons eu la chance d’être pris en charge immédiatem­ent. Le Dr Maschi a pris le temps de nous recevoir longuement. Grâce à une échographi­e poussée, il savait déjà quel type de fente présentait Tom, une fente palatine gauche complète. Pendant plus d’une heure, il nous a expliqué comment les choses allaient se dérouler, quelles opérations seraient pratiquées.» Finalement, le fait de voir des photos d’enfants avant/après a rassuré le couple. Ce qui comptait le plus finalement, c’était que leur bébé soit en bonne santé. « Dès qu’on a eu accès à toutes ces informatio­ns et pendant tout le reste de ma grossesse je me suis sentie confiante. Il faut dire que l’on a pu compter sur le soutien de l’équipe médicale mais aussi de nos proches.» Pourtant les réactions ont parfois été violentes. « Lorsque les gens ont appris que l’enfant que j’attendais était porteur d’une fente, certains m’ont suggéré d’avorter… Il en était hors de question! Les autres, la majorité, ont heureuseme­nt mieux réagi et se sont plutôt montrés curieux. Ils voulaient savoir ce qu’il se passerait, comment Tom serait opéré.»

« Le plus beau bébé du monde »

L’accoucheme­nt s’est déroulé tout à fait normalemen­t à la maternité de l’hôpital L’Archet à Nice. Après une première nuit passée en service de néonatalog­ie sous surveillan­ce, Tom a rejoint sa maman. La petite famille a regagné son domicile varois à peine quelques jours plus tard. « Lorsque j’étais enceinte, j’imaginais mon bébé avec sa fente donc lorsque je l’ai vu pour la première fois, je n’ai pas été surprise: il était comme je me l’étais représenté. C’était le plus beau bébé du monde! », raconte la maman, les yeux brillants. Tom a ensuite bénéficié de plusieurs opérations. La première, à trois semaines, était peut-être la plus impression­nante car le changement était considérab­le. Son nez et sa lèvre étaient à présent refermés. « Ensuite, il a grandi tout à fait normalemen­t. La seule différence est qu’il est suivi au moins une fois par an à l’hôpital.» Tom, collégien à Roquebrune­sur-Argens, ne se souvient pas de ses toutes premières hospitalis­ations. La première dont il arrive à se rappeler « c’est quand j’étais en CE1. Les médecins ont ouvert au niveau de ma hanche pour prendre de l’os pour consolider ma gencive. » La greffe osseuse s’est tellement bien déroulée Tom. Visiblemen­t, elle n’intrigue que le lendemain il était de pas plus que ça ses camarades. retour chez lui. En juillet prochain, « Il n’a jamais souffert il retourne à l’hôpital de discrimina­tion, souligne pour le même type d’opération. Marie. Une fois, un copain lui a demandé à l’école primaire : A-t-il peur? C’est mal le connaître. “Pourquoi t’as une toile d’araignée « Non je n’ai pas peur. là ?” Alors Tom lui a expliqué L’hôpital, c’est un peu comme qu’il était né avec une les vacances. Et puis, je connais fente. La discussion était close.» tout le monde», raconte Aujourd’hui, le collégien porte malicieuse­ment le jeune garçon, un appareil dentaire… un peu timide. « Paradoxale­ment, comme beaucoup d’ados on apprécie ces mais pas pour les mêmes raisons. moments car cela nous permet «L’orthodonti­ste a fait un de passer du temps rien travail fabuleux. En un an, il qu’à deux », sourit sa mère. est parvenu à redresser ses En tête à tête, sans les trois petits dents», note la maman. Tom frères, Raphaël, 10 ans et se rend aussi régulièrem­ent demi, Alexis, 8 ans et Louka, chez l’orthophoni­ste pour apprendre 5 ans. Eux, sont nés sans à bien placer sa langue fente. « Mais s’ils en avaient eu, afin de corriger un léger ça n’aurait pas été grave. On défaut de prononciat­ion. savait ce qu’il se serait passé. Quel conseil Marie donnerait Ça ne nous inquiétait pas du aux futurs parents qui découvrira­ient tout», commente Marie. au cours de la grossesse À les entendre dérouler le que leur enfant présente livre de une

« Il ne faut pas leur histoire, fente? «Ilfaut la avoir confiance fente s’inquiéter ! » en la n’en est médecine.» qu’un Tom,  ans dans trois jours Tom lui préambule. coupe la parole: « Je sais que je vais peutêtre «Il ne faut pas s’inquiéter!» avoir encore d’autres opérations Et sa mère de poursuivre: mais ce n’est pas «Je lui ai donné la vie, grave », assure le garçon avec l’équipe du Dr Maschi a changé sérieux. sa vie, lui a donné cette chance La seule marque de ces épreuves de vivre normalemen­t, de s’intégrer est une petite cicatrice dans la société comme au-dessus de la bouche de n’importe quel autre enfant.»

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