Nice-Matin (Cannes)

Inattendue !

Après son baiser de cinéma en ouverture, hier soir les mots doux de Monica Bellucci au septième art. Et la joie de Ruben Östlund invitant toute la salle à célébrer sa Palme d’or pour The Square

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Le réalisateu­r suédois Ruben Östlund remporte, à la surprise générale, la Palme d’or avec The

Square. " Diane Kruger meilleure actrice, Joaquin Phoenix meilleur acteur. " Le Français Robin Campillo remporte le Grand Prix avec  battements par minute.

En début de soirée, la présence sur le tapis rouge de l’équipe de 120 battements par minute avait laissé présager une belle récompense pour le Français Robin Campillo. Le Grand Prix en est une, mais la Palme d’or lui a bel et bien échappé. Les cris, la joie, les poings levés du Suédois Ruben Östlund. Difficile de rester insensible au bonheur communicat­if du réalisateu­r de The Square qui a gratifié le jury d’une sorte de danse de saint Guy avant de courir littéralem­ent vers la scène. Le lauréat a rappelé avec drôlerie les reproches de son producteur selon qui, dans une scène importante, «le singe en faisait trop». Ou encore ses disputes incessante­s avec l’acteur Claes Bang, pressenti par une partie de la critique pour le Prix d’interpréta­tion masculine. Avant de rendre le micro, Östlund a exhorté les photograph­es à tourner leur objectif vers la salle, invitant tout le Palais à fêter sa Palme d’or en hurlant avec lui. Beaucoup de bruit !

Spécial Nicole Kidman

D’autres élans tout aussi surprenant­s ont marqué la cérémonie. Le Chinois Xiao Cheng Er Yue accueillan­t sa Palme d’or du courtmétra­ge par un bref et inattendu «Fucking amazing !» Ou Joaquin Phoenix venant chercher son Prix d’interpréta­tion tout penaud, mains dans les poches, bretelles défaites, s’excusant auprès de Pedro Almodovar de porter, en plus, une paire de baskets. Parmi les regrets : l’absence de Sofia Coppola et de Nicole Kidman. Cette dernière, avertie qu’un Prix du 70e anniversai­re devait lui être remis, avait pris la peine d’envoyer une charmante vidéo depuis le Tennessee. Qu’elle concluait de ces quelques mots en français : « Bonsoir, je t’aime, merci beaucoup. » Au préalable, Will Smith avait déclenché l’hilarité en l’imitant, telle qu’il pouvait l’imaginer dans des remercieme­nts. Yeux rougis, main droite sur le coeur, totale candeur.

« Le cinéma sait encore se cabrer »

Ainsi s’est achevée sur la pointe des pieds cette 70e édition. Dont on retiendra la 32e et dernière montée des marches réunissant notamment Diane Kruger, David Lynch, Uma Thurman ou Marina Vlady, Marie-Josée Nat et Sabine Azéma. Les photograph­es s’y sont régalés des bisous de Will Smith à Agnès Jaoui. Will Smith qui, grande classe, venait de distribuer sans compter selfies et autographe­s à ses fans. Des mots enfin pour le septième art. Costa-Gavras : « Le cinéma sait encore se cabrer. » Ou Monica Bellucci, déplorant dans son rôle de maîtresse d’une cérémonie assez timide, la faible représenta­tion féminine : «Prenez garde à ne pas faire pleurer une femme, car Dieu compte ses larmes.» Avant de conclure par un très optimiste : «Vive le cinéma!»

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Au cours d’une cérémonie de clôture sans artifices, juste ponctuée par le talent mélodique de Benjamin Biolay, un très sage jury a visiblemen­t trouvé un parfait consensus pour attribuer les distinctio­ns de ce e Festival de Cannes. Qui ne restera pas...

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