Nice-Matin (Cannes)

Diane Kruger : une justicière dans la ville

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Dans In the Fade, Katja se fait tatouer un samouraï sur la peau, mais elle est à jamais meurtrie dans sa chair. Diane Kruger s’est livrée corps et âme dans ce rôle de mère éplorée par la disparitio­n de son mari et de son fils de six ans, tués dans un attentat. Le deuil impossible la conduira à traquer impitoyabl­ement un couple de néonazis, pour se faire justice. Diane vengeresse… L’ancien top-modèle, qui faisait la couverture des magazines de mode, crève le grand écran. À Cannes, où elle a rencontré le réalisateu­r allemand d’origine turque, Fatih Akin, lors d’une soirée sur une plage de la Croisette. Dans les yeux bleus de Diane, lui a vu sa super-héroïne. Cette Katja qui puise toute sa force dans le désespoir. Et pour sa première compositio­n dans son pays natal, la belle aryenne (Fatih Akin l’a aussi choisi pour ça, car cela donnait encore plus de force au propos) n’a pas fait les choses à moitié. Immersion physique durant plusieurs semaines à Hambourg pour s’imprégner de la ville et de ses moeurs. Plongée psychologi­que dans les méandres de la douleur. «Ce film a failli me tuer, certaines scènes de deuil et de souffrance étaient particuliè­rement difficiles à vivre et à tourner», dit l’intéressée. Sa performanc­e a été unanimemen­t saluée, même si le film a divisé. Rattrapé par une tragique actualité, en plein Festival. «Je ne peux accepter ce prix sans penser à tous ceux qui ont été victimes d’un acte terroriste, qui doivent continuer à vivre après avoir tout perdu, Ils ne sont pas oubliés», a déclaré l’actrice. Ce n’est que leur rendre justice.

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