Diane Kruger : une justicière dans la ville
Dans In the Fade, Katja se fait tatouer un samouraï sur la peau, mais elle est à jamais meurtrie dans sa chair. Diane Kruger s’est livrée corps et âme dans ce rôle de mère éplorée par la disparition de son mari et de son fils de six ans, tués dans un attentat. Le deuil impossible la conduira à traquer impitoyablement un couple de néonazis, pour se faire justice. Diane vengeresse… L’ancien top-modèle, qui faisait la couverture des magazines de mode, crève le grand écran. À Cannes, où elle a rencontré le réalisateur allemand d’origine turque, Fatih Akin, lors d’une soirée sur une plage de la Croisette. Dans les yeux bleus de Diane, lui a vu sa super-héroïne. Cette Katja qui puise toute sa force dans le désespoir. Et pour sa première composition dans son pays natal, la belle aryenne (Fatih Akin l’a aussi choisi pour ça, car cela donnait encore plus de force au propos) n’a pas fait les choses à moitié. Immersion physique durant plusieurs semaines à Hambourg pour s’imprégner de la ville et de ses moeurs. Plongée psychologique dans les méandres de la douleur. «Ce film a failli me tuer, certaines scènes de deuil et de souffrance étaient particulièrement difficiles à vivre et à tourner», dit l’intéressée. Sa performance a été unanimement saluée, même si le film a divisé. Rattrapé par une tragique actualité, en plein Festival. «Je ne peux accepter ce prix sans penser à tous ceux qui ont été victimes d’un acte terroriste, qui doivent continuer à vivre après avoir tout perdu, Ils ne sont pas oubliés», a déclaré l’actrice. Ce n’est que leur rendre justice.