A. Kessler (FN) : « Macron n’aime pas la France »
Devant une poignée de sympathisants, la candidate frontiste dans la 8e circonscription a lancé une campagne agressive à Mandelieu-La Napoule en critiquant surtout « la politique Macron »
Fête des mères, Festival, sieste dominicale ou désintérêt de ses sympathisants ? Ils n’étaient qu’une vingtaine de Mandolociens, hier à 16 h, à assister à la première réunion publique d’Anne Kessler. L’avocate cannoise de 44 ans, engagée au FN depuis 2015 suite aux attentats de Charlie, avait décidé de lancer sa campagne à Mandelieu. C’est d’abord son suppléant Olivier Bertrand Mirashi, 59 ans, qui a pris la parole. Précisant être « un homme de droite, j’ai voté pour François Fillon ». Puis, musclant son discours. « Je pense à ces familles qui n’arrivent pas se loger car leur seul tord est de ne pas être migrant. » Avant d’enchaîner sur une description cinglante du gouvernement de Macron : « Un condensé rare de personnalités aussi opportunistes qu’inquiétantes ». Et d’égratigner la probité de chacun de ses membres un à un. En robe tailleur et talons hauts, Anne Kessler d’embrayer d’un verbe politique encore plus pugnace : « Je ne vais pas vous baratiner et vous dire que tout va bien. Je n’ai que quelques pistes : lutter contre la politique abominable de la présidence Macron ». Sur le plan local, ses concurrents en lice étaient vivement brocardés. « Buerch, Monsieur 2%, opportuniste ». Fustigée, « l’inaction totale de ce brave Brochand ». « Les avez-vous vu au supermarché ? On veut des vrais gens ! » Même les médias en prenaient pour leur grade. « Jour après jour, les radios ont fait la campagne de Macron. (...) Si nous laissons les coudées franches à Macron, ce sera le chaos. D’ailleurs, Macron n’aime pas la France ! » Ceux qui souhaitaient connaître les projets positifs de la candidate frontiste pour leur circonscription auront été déçus. Pas un mot. Hormis des velléités sécuritaires « pour éviter le pire : le changement de civilisation ». « J’aurais à coeur de faire appliquer la laïcité dans nos rues, lutter contre la radicalisation islamiste en expulsant les imams radicaux, les fichés S étrangers et en demandant la fermeture de toutes les mosquées salafistes ». Surfant sur les peurs, la fracture sociale et communautaire et la victimisation, la candidate FN n’aura finalement pas dérogé au fond de commerce historique de son parti.