Le Rode à Stanislas... et «lou souleu mi fa canta»
Les airs de galoubet et de tambourins ont remplacé les leçons de maths ou d’histoire hier dans l’établissement scolaire Stanislas. Le Rode de Basse Provence qui rassemble une fois par an les groupes folkloriques des AlpesMaritimes et du Var avait investi les salles de classe. Pour travailler à leur art. Chant, danse et musique. « C’est une journée de perfectionnement avant les passages d’examen lors des Assauts, à Opio le 25 juin », explique Jacques Coquelin, président de l’Académie Provençale de Cannes qui organise ce rassemblement annuel. Venus de Six-Fours, Grasse, Fréjus ou Toulon, un groupe de chanteurs révise « Qu’est ce qu’on attend pour être heureux» en provençal tandis que les tambourinaires s’appliquent à leurs instruments à l’étage. Parmi eux, Louis, 17 ans, tombé tout petit dans la marmite de la culture provençale. Une affaire de patrimoine familial.
Comme les phoques
«Mes parents sont à l’Académie. J’ai un tambourin depuis l’âge de trois ans. Ma soeur Julie est maîtresse de danse ». Car c’est toute une hiérarchie ancestrale qui est reconstituée ici. On est écuyer, chevalier puis maître. «On est comme les phoques et les éléphants, on tend à disparaître… On maintient des danses issues d’une tradition militaire du XIXe siècle destinée aux hommes, avec une part gymnique mais aussi des entrechats et des ailes de pigeon», explique, en demi-pointes, Emmanuel, danseur folklorique depuis l’âge de 10 ans, qui a débuté en même temps que ses soeurs. Pour d’autres, comme Manon, 29 ans, qui révise les difficiles pas de l’anglaise, la découverte s’est faite après dix ans de classique. « Dans mon village, j’ai vu un groupe, j’ai craqué. Il y a cet esprit familial, la symbolique derrière chaque danse et puis ces beaux costumes ». Une identité et une culture à préserver…