Pour la e : parlons bien, parlons Boeuf !
Le drôle de festival que celui-là s’apprête à souffler ses quarante bougies. Une nouvelle édition du Théâtre de la Marguerite pour rendre hommage aux talents dès septembre...
La crise de la quarantaine ? Pfeuh ! Même pas peur ! Il faut dire que pour la quarantième édition du Boeuf théâtre, le Théâtre de la Marguerite choisit de souffler ses bougies avec des dizaines de souffles différents. «On a invité ceux qui ont fait, font et feront le festival », sourit Fabienne Candela, âme des planches antiboises, avant de décrire cette nouvelle saison : « Multifonctions ? » Musique, stand-up, conte, clown, théâtre… Bref, tous les goûts sont dans le boeuf. Dégustation officielle dès le 9 septembre ! En amuse-bouche, le boeuf tréteaux donne vie à La Vraie vie des pirates par l’Afag théâtre: «Énergique, une vraie aventure juste historiquement. » Pour l’entrée, c’est Stéphane Joly qui régale avec une kyrielle d’artistes incontournables qui se partagent la scène en plongeant tous la fourchette dans la même tambouille. Pour 40 ans de boeuf théâtre, Karine Lyachenko, Manuel Pratt ou encore Perrine Rouland se serrent les coudes dans tous les sens du terme. « Avec un p’tit clin d’oeil à ceux partis dans les cintres», sourit Fabienne Candela en pensant aux rires de ceux qui manqueront toujours à ses dingos des planches. Sensible ? Plus que jamais. Avec les Épis noirs, on joue là-dessus. Harmonieux avec un petit fond « philosophique », ici, on évoque « le quotidien pour s’enfuir dans l’onirique ». De la liberté en veux-tu, en voilà. JeanMarc Catella et François Bourcier dans Sacco et Vanzetti proposent des « petites échappées ». D’autant plus belles lorsqu’elles font résonner le Ménage à trois de Chloé Lacan : artiste des plus complètes – qui a parlé de galette ? Zou, ça Karabistouille à tout va : du clown à partir de trois ans et «pas embêtant pour les parents »!
Un p’tit dessert ?
L’heure du p’tit zinc. Prenez place, la Compagnie de l’Arrozoir sait y faire : au shaker et pas à la cuillère. « Là, on rentre dans le bar du personnage, on s’installe et… » surprise du chef ! Ah, lui, c’est un plat signature de la maison : Albert Meslay embarque les spectateurs dans sa délocalisation farfelue. Un dessert. C’est rose, c’est sucré et… ça a d’la gouaille! Bonbon agite zygomatiques et papilles avec sa réinterprétation à tout berzingue de la chanson française « avec des pépites oubliées ». Du Guitry, en veux-tu en voilà: Avec 4 pièces de l’auteur, la compagnie Les Épar- pilles dépoussière le genre. Justement, en parlant de ménage… Eux, ils démontent le mobilier ! The Band from New York ou le combat des divas rock’n’roll parce que « deux mégalos sur scène, c’est déjà un de trop ». Burlesque. Diantre qu’entendsje ? Serait-ce le retour de Dame Marianne Sergent et Dame Louise Bouriffé parmi nous? Tout à fait: A donc! et« son univers bande dessinée » débarque pour illustrer la joute entre pays d’Oc et pays d’Oïl. Et pour terminer en beauté, un peu de corrosif pour digérer ! Antoine Demor gratte le vernis et donne dans les dérives de la communication : ça pique, ça gratte mais c’est bon. Autant de frimousses et de talents qui se retrouvent toutes pour créer « une histoire d’amitié », la plus belle de toutes à raconter…