Nice-Matin (Cannes)

Quel territoire? Laurence Trastour (LR-UDI) fera-t-elle rempart au FN?

L’adjointe au maire de Cagnes a pour suppléant le député sortant Lionnel Luca qui ne se représente pas, touché par le cumul de mandats. Mais le FN est au plus haut

- LAURENT QUILICI lquilici@nicematin.fr

Lionnel Luca laissant son siège pour cause de cumul des mandats, la 6e circonscri­ption est-elle gagnable ? C’est ce que pense le FN qui y a dépêché l’un des membres de son bureau départemen­tal, Yoann Saliba. Laurence Trastour, à qui Lionnel Luca a transmis le flambeau LR-UDI, hériterat-elle du fauteuil de député de ce dernier et le gardera-telle pour son parti? Dans son propre camp, des élus expriment des réserves sur sa candidatur­e. Après avoir été réélue au conseil municipal, puis élue au conseil régional, la jeune adjointe du maire de Cagnes aura-t-elle les épaules assez larges pour un scrutin national ?

L’état des lieux

Pas moins de quinze candidats sont en lice dans la 6e circonscri­ption. Deux font figures de favoris : Laurence Trastour, dont le suppléant n’est autre... que le député sortant Lionnel Luca, qui jure que ce n’est que pour l’aider ; et le candidat FN. En marche ! viendra-t-il brouiller les pistes ? Sa candidate est peu connue et issue du PS, dans un secteur très à droite qui constitue une difficulté aussi pour Jean-François Téaldi tout comme pour la candidate de France insoumise, Prune Helfter-Noah. Car malgré sa notoriété et son activité au conseil municipal de Cagnes, Téaldi doit de surcroît faire face à une candidate atypique et de qualité présentée par le mouvement mélenchoni­ste.

Les enjeux

Le Front national profiterat-il du départ de Lionnel Luca, à la ligne très droitière, et de son résultat à la présidenti­elle pour ravir le siège aux Républicai­ns ? La ville de Cagnes bénéficier­a-t-elle à nouveau d’un(e) parlementa­ire issu de ses rangs après le départ du Sénat du maire de Cagnes Louis Nègre, lui aussi pour cumul des mandats ?

Le poids des scrutins précédents

La présidenti­elle a donné des ailes au Front national, qui atteint depuis plusieurs élections des scores très élevés dans la circonscri­ption. Au point qu’au second tour Marine Le Pen l’a largement emporté sur Emmanuel Macron à Saint-Laurent par 52,65 %, et qu’elle l’a battu dans 14 des 46 bureaux de Cagnes. Lors des précédente­s législativ­es, en 2012, Lionnel Luca avait été élu dès le premier tour avec 51,44 % des voix, mais bien moins qu’en 2007 où il était passé haut la main avec 63,14 %. En 2012, la socialiste Sylvie Gautier était arrivée en 2e position avec 22,28 % devant le FN Hubert de Mesmay (20,10 %), mais c’était dans la foulée de l’élection de François Hollande. Cette fois, le PS est sorti laminé de la présidenti­elle.

Ce qui fera débat

La plupart des candidats rappellent que les législativ­es sont des élections nationales et que la mission des députés est d’élaborer et de voter les lois de la République. Mais ils font aussi le lien entre leur circonscri­ption et le gouverneme­nt à Paris, et leur poids est souvent essentiel pour le feu vert et le soutien de l’État pour les grands projets locaux. Parmi les dossiers épineux dans la 6e circonscri­ption: le projet de prison et la demande d’un commissari­at à Saint-Laurent, ou encore la nouvelle ligne ferroviair­e.

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