À travers l’Hexagone Tombe de De Gaulle: l’acte d’un déséquilibré?
Deux suspects étaient recherchés hier au lendemain de la vandalisation de la tombe du général de Gaulle à Colombey-lesdeux-Eglises (Haute-Marne), un acte a priori sans motivation politique qui a suscité émotion et indignation. Les enquêteurs sont sur les traces d’un homme d’une trentaine d’années. Samedi après-midi, en moins d’une minute, il est monté sur la tombe où repose la dépouille du général de Gaulle depuis son décès en 1970, dans ce village où l’ancien chef de l’Etat possédait une propriété ; il a craché dessus et a brisé la croix religieuse qui la surplombait.
Il tente de voler des bonbons juste avant
La tombe étant filmée en continu par une caméra, la scène a pu être facilement exploitée par les enquêteurs. Le suspect, «en short et teeshirt», a ensuite quitté le cimetière sans commettre d’autre dégradation pour rejoindre sa voiture à l’extérieur, qui n’est « pas immatriculée dans un département de la grande région Est» (dont fait partie la Haute-Marne). Là, selon plusieurs témoins, l’attendait une femme qui est également recherchée, a précisé hier le procureur de la République de Chaumont, Frédéric Nahon. Les enquêteurs ne privilégient aucune piste, mais l’acte politique est « peu probable étant donné qu’aucune revendication n’a été faite » , at-il déclaré. Cet incident s’est cependant produit un 27 mai, Journée nationale de la Résistance, instaurée en 2014 par l’Assemblée nationale. D’après M. Nahon, quelques minutes avant son méfait, l’individu avait tenté de voler « quelques bonbons et un drapeau français» dans un magasin proche du cimetière. Mais il avait dû tout reposer car la gérante l’avait remarqué. Recherché pour «dégradation aggravée », « violation de sépulture» et «tentative de vol», l’homme encourt jusqu’à 5 ans de prison. «L’affaire est grave, mais pas dramatique. On pense qu’il s’agit avant tout d’un individu dérangé ». Mais les habitants sont « choqués, vu que c’est la première fois que cela arrive ici », a déclaré Pascal Babouot, maire de cette commune de moins de 700 habitants. La croix sera réinstallée très rapidement, « avant la fin de semaine prochaine» . En attendant, le cimetière a rouvert hier matin et des visiteurs ont fait part de leur émotion aux abords de la sépulture du général de Gaulle, qui repose aux côtés de son épouse Yvonne et de sa fille Anne. Il y avait été enterré le 12 novembre 1970, comme il l’avait souhaité, « sans fleurs ni couronnes » ,ni discours, mais avec les Compagnons de la Libération venus de toute la planète.
Vif émoi dans la classe politique
Cet événement a été vivement condamné par la classe politique. Samedi soir, Emmanuel Macron, avait fait part de son «émotion» après cet «acte de vandalisme» et adressé à la famille « ses sincères pensées». «Un acte de vandalisme commis sur la tombe du général de Gaulle, c’est un acte contre la France», avait de son côté réagi le Premier ministre, Edouard Philippe. «Honte à ceux qui, en profanant la tombe du général de Gaulle en cette journée de la Résistance, insultent la France et ses valeurs» , a estimé sur Twitter l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, entre autres personnalités dont l’ex-Premier ministre Manuel Valls et la présidente du FN Marine Le Pen.