Nice-Matin (Cannes)

Macron reçoit Poutine aujourd’hui à Versailles

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Après sa rencontre avec Donald Trump au G7 à Taormina (Italie) Emmanuel Macron reçoit aujourd’hui Vladimir Poutine sous les ors du château de Versailles. Une prise de contact qui s’annonce délicate : le président français avait affirmé, lors de sa campagne, ne « pas faire partie de ceux qui sont fascinés par Vladimir Poutine », dont il disait ne pas partager les «valeurs » ; tandis que dans son message de félicitati­ons à son jeune homologue français, au lendemain de son élection, Vladimir Poutine l’avait exhorté à « surmonter la méfiance mutuelle ». Sans oublier que la campagne présidenti­elle française a été marquée par une audience accordée en mars au Kremlin à la candidate du Front national, Marine Le Pen, et les piratages informatiq­ues dont fut victime « En marche ! », attribués à des hackers russes. Prétexte à cette première rencontre du président français avec Vladimir Poutine, qui se déroulera au Grand Trianon : une exposition sur la visite historique effectuée en 1717 par le tsar Pierre le Grand en France, il y a trois cents ans. L’événement avait été marqué par l’établissem­ent des relations diplomatiq­ues entre les deux pays. « L’idée est de souligner, à travers une visite conjointe de l’exposition, l’ancienneté et la profondeur du lien entre les deux pays », explique-ton à l’Élysée.

« Sans aucune concession »

Parmi les principaux dossiers : l’Ukraine. Le président français a promis samedi un dialogue « exigeant » et « sans aucune concession » sur ce sujet avec le maître du Kremlin, alors que le G7 a brandi la menace de nouvelles sanctions contre Moscou. Emmanuel Macron a aussi expliqué qu’il jugeait nécessaire de « parler avec la Russie » de la question syrienne, en vue de « changer le cadre de sortie de la crise militaire » et de « construire de manière beaucoup plus collective une solution politique inclusive ». En dernier lieu, les Occidentau­x ont été tenus à l’écart du processus de cessez-le feu parrainé par la Russie, l’Iran et la Turquie. Le Kremlin, qui s’attend à une discussion « très intéressan­te et franche » sur cette question, note pour sa part que « la France fait partie des pays qui ont une attitude très sévère envers le régime de Bachar al-Assad ».

Le terrorisme et la Corée aussi au menu

Également au menu de cette rencontre: les relations franco-russes de manière générale, leurs visions respective­s de l’avenir de l’Union européenne, la lutte antiterror­iste et les crises régionales – à savoir, outre l’Ukraine et la Syrie, la Corée du Nord et la Libye. Ils se retrouvero­nt d’abord en tête-à-tête, à la mi-journée. Puis ils déjeuneron­t entourés de leurs délégation­s, tiendront une conférence de presse conjointe, et visiteront l’exposition. Avant de regagner Moscou, Vladimir Poutine se rendra aussi, mais seul, au nouveau Centre spirituel et culturel orthodoxe russe, érigé quai Branly à Paris. Il aurait dû l’inaugurer en octobre 2016, mais l’escalade verbale entre Paris et Moscou, provoquée par la campagne militaire du régime syrien et de son allié russe contre la partie rebelle d’Alep l’avait conduit à renoncer à ce déplacemen­t.

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(Photo AFP) Le président russe (ici visitant un temple à Moscou, le  mai) avait appelé son homologue français nouvelleme­nt élu à « surmonter la méfiance mutuelle ».

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